1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

CCCLXX
que le Roy prent de la peine et du soucy, plus pour
cest affaire icy, que je croy qu'il n'avoit jamais fait,
pour la délivrance de sa personne, ny de celle de
Messieurs ses enfans. Et que s'il entendoit que ses
peines et labeurs, oultre la despence qu'il fait, feussent
si mal recongnucs de la part de ce Roy, que je
ne doubtoys point qu'il s'ennuyeroit et fascheroit.
Je priay audict sieur de Norffolk et à aucuns, qui
me semblent estre des principaulx du conseil de
cedict sieur Roy, principallement pour cest affaire,
qu'ilz donnassent à entendre au Roy, leur maistre,
ce que dessus, et que Ton peult bien tant presser et
fascher son amy que Ton s'en fait importun. Je leur
ay pareillement dit que, s'ilz conseillent bien le Roy
leur maistre, ilz doivent soubhaytter que le Roy
soit grant amy du Pape, et mesmes la plus grande
allyance qu'il pourra avoir avec luy sera le meilleur,
pour les affaires dudict Roy, leur maistre. Car
ils peullent bien entendre que, si le Roy se déclare
ennemy du Pape, comme ce Roy icy vouldroit sans
cause ne honneste raison, Sa Saincteté se rendra
entièrement avec l'Empereur, quy ne sera pas amandement
pour l'affaire de leurdict maistre.
Monseigneur, je vous puis bien asseurer qu'ilz
sont plusieurs du conseil de ce Roy qui trouvent
ces raisons dessusdictes véritables et très bonnes,
et principalement Monsieur de Norffolk. Car
mesmes le m'a[-t-]il confessé et ad voué; mais il m'a
dit qu'il trouve le Roy son maistre si très embrouillé
en son cerveau de cest affaire qu'il ne se fie à
homme vivant et que, encores qu'il soit le principal
de ceulx ausquelz il a la plus grant fiance, il con-