1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

CCCLXIX
rier de ce Roy qui partit, il y a six jours. Depuis, je
n'ay receu aucune lettre du Roy, ny de vous, dont
m'esbahys fort, car cedict sieur Roy m'a dit que ses
ambassadeurs luy ont escript que le Roy me mande
aucune chose pour luy dire.
Monseigneur, vous aurez veu par lesdictes dernières
lettres que j'escripvis au Roy les propoz que
cedict Roy me tint. Ce fut en marchant et en allant
depuis sa chambre jusques à la chapelle, où il alloit
oyr messe. Et me vouloit faire à croyre que mes instructions
portaient de luy dire que jamais le Roy ne
ferait le mariage de Monsieur d'Orléans que le Pape
ne depeschast son affaire, selon son intention. Mais
jamais je ne luy voulu) s] accorder qu'ainsifcust, ny
que jamais je luy en eusse parlé, principallement
de la part du Roy. Et lui offris à monstrer mesdicles
instructions. Après il nie dist, que, encores que je
ne luy en eusse parlé, le Roy le luy avoit promis,
non à lui seul, mais aussi à la Royne sa femme, dernièrement
à Calais. Et en me laissant et se agenouillant
devant Taultel, me dist que, si ledict mariage se
faisoit, sans que le Pape fist riens pour luy, qu'il
n'auroit pas grande occasion d'estimer avoir grande
amytié avec le Roy. Pendant qu'il feust à la messe, je
m'en allay, en la chambre de Monsieur de Norffolk,
depescher lesdictes lettres que escripvis au Roy et
à vous; car le courrier n'attendoit pour autre chose.
Après la messe, je ne pus parler audict sieur Roy,
mais je devisay bien amplement avec Monsieur de
Norffolk, auquel je remonstray comme le Roy son
maistre pressoit merveilleusement le Roy et Timportunoit
de beaucoup de choses, dont il sçavoit bien
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