1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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le Saint-Père réformera des abus aussi criants, ne fut-ce
que par reconnaissance pour les services de la maison
de France, fille aînée de l'Eglise. En Bretagne, les
scandales sont tels que le Pape n'en a certainement
pas connaissance. Malgré les dispositions prises en
France pour participer aux efforts de la chrétienté
contre les Turcs, malgré l'offre d'une armée conduite
par le Roi en personne, malgré ses démarches en
Hongrie et près du Sultan, les bruits lesplus injurieux
ont circulé à Rome contre la conduite des Français,
avec l'approbation tacite du Pape, qui ne pouvait
cependant ignorer la vérité ! Le Nonce apostolique,
délégué près des Ligues, a travaillé de toutes ses
forces à briser les liens qui les unissaient au Roi. Les
Cardinaux feront comprendre au Souverain-Pontife
combien il importe de donner satisfaction sur ces
points, de quelle importance il serait de s'assurer
l'amitié d'un prince aussi puissant et quelle faute ce
serait de le mécontenter. Aussitôt après le départ de
l'Empereur, les deux délégués feront ressortir l'intimité
de l'alliance conclue entre les deux Rois de
France et d'Angleterre. Chacun de ces derniers prendra
fort à coeur les intérêts de l'autre. Il serait bien imprudent
de les obliger à rien entreprendre contre le Saint-
Siège. Après avoir délibéré, s'ils ne commenceraient
pasà agir dans ce sens, par respect et par déférence, ils se
contentent de procéder par voie de requête ; mais, en
cas de refus ou d'ajournement, il ne serait pas difficile
de demander le Concile général, si on pouvait le
convoquer dans l'espace de huit mois. Au cas contraire,
ils se borneraient à assembler leurs clergés ; et celui
des autres Royaumes, même des pays luthériens