1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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déjà fait voir, comment le sentiment de l'honneur
outragé agissait sur le Roi de France.
Les instructions données à du Bellay (i), avant son
départ de Marseille pour Londres, en novembre
i533, sont plus.explicites.
C'est le Roi d'Angleterre qui proposa le premier
ce mariage, quand il était question de la demande
du Roi d'Ecosse en sa propre faveur. Sans doute, ni
l'un ni l'autre des princes ne se proposait d'aller
jusqu'à conclure. C'est à l'entrevue de Calais qu'on
se détermina à procéder sans feindre, si le Pape
consentait à venir en France. Une fois le contrat
accepté de part et d'autre, (et il le fut peu après)
comme il avait été décidé à Calais, l'honneur ne permettait
plus de revenir en arrière et de violer la foi
donnée. Si pour les biens du monde et sa vie même,
le Roi de France est disposé à tout sacrifier pour un
ami, tel que l'est Henry VIII, il ne peut rien donner,
aux dépens de son honneur. Aussi, une autre fois,
avant de rien conseiller et de faire engager son allié
dans une voie quelconque, le Roi d'Angleterre doit
bien réfléchir, car si l'honneur engage François à
n'en pas sortir, personne au monde ne lui fera manquer
à sa parole. C'est ce que montrera l'instruction.
Ainsi, en résumé, dans la pensée du roi de France,
ce qui peut le mieux servir Henry VIII, c'est d'obtenir
à tout prix, une entrevue avec Clément VIL Or,
la proposition d'un mariage de la nièce du Pape,
avec un fils de France, semble le seul moyen capable
d'attirer le Souverain-Pontife. François Premier est
(1)Cf.Bib.nat. Français 23515,f. 81, p. 266.Cf.document
n"115,p. CCCXCII a p. ccccv.