1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

XIV
longue ; on ne commande pas de vivres pour plus
de 4 jours. Le secret sur l'entrevue est bien gardé !
Rien ne transpire en dehors des choses mentionnées
dans la dernière lettre (malheureusement encore
inconnue), sinon un projet de mariage entre le Roi
et la princesse Madelaine de France (depuis épouse
de Jacques V d'Ecosse). Des négociants français
font là-dessus de gros paris ; ou bien ils seront
désappointés, ou ce sera Madame Anne. Elle a fait
part, il y a 8 jours, dans une lettre, de l'espoir qu'elle
a d'être mariée au cours de ce voyage. Si ce voeu se
réalise, quelle injure pour le Saint-Siège ! En tout
cas, l'un ou l'autre de ces mariages serait un coup
bien dur pour le Pape. François deviendrait complice
de Henry, et Clément VII serait dans l'alternative
ou de commettre une injustice contre le droit
de Catherine ou de se mettre deux ennemis sur le
dos. Cruelle punition de ses retards et atermoiements
! S'il avait rendu sentence, François Premier
trouvait une excuse pour ne pas se prêter au caprice
du Roi d'Angleterre et ces traités n'auraient pu se
faire. Ne pourrait-on faire faire une démonstration
de la flotte sur les côtes de Flandres ? Ce serait un
moyen de retarder l'entrevue.
Le duc de Norfolk a prévenu le nonce. D'après cette
conversation, sou maître obligé d'inspecter le port
de Douvres profiterait de l'occasion, pour visiter
Calais ; et comme le roi de France, après l'entrée de
la Reine Eléonore à Nantes, se trouverait assez
près, les deux souverains se verraient volontiers.
Cependant, leur but n'était pas de traiter d'aucune
question capable de nuire à la chrétienté.