1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

CCCXC
loyt aultre chose que parolles et vouloyt estre
résolu de si ou de non, il conseilla et prya le Roy de
se y resouldre pour l'affirmative, ce qu'il avoyt
faict à son instance et requeste ; ce qu'il n'estoyt
pour faire aultrement, et mesmement qu'il avoyt
baillé audit pape, à sa requeste, celluy de ses filz
qui estoyt pour myeulx estre moyen entre lesdictz
Roy et Pape, pour estre nepveu par alliance de Tung
et filleul de Taultre. N'estoyt à propoz de dire
qu'avant que faire le mariaige, il Tavoyt envoyé
pryer et conseiller de ne le faire et que c'estoyt
assez qu'il eust la (i) fille entre ses mains, qu'ilfeistle
traicté entre les parens sans passer oultre, soubz
couleur des eages, et après il en feroyt ce qu'il lui
plairoyt. Car Tamytié dudict Roy d'Angleterre luy
avoyt peu commander d'obliger sa parolle au Pape en
chose si peu avantaigeuse pour luy et pour son filz,
ou, pour myeulx dire, si desadvantaigeuse pour tous
deulx. Cela ne luy povoyt commander de rompre la
parolle et foy que, à son instance, il avoyt baillée.
Etfailloyt ou qu'il ne le luy feist promettre ou estre
promis qu'il trouvast bon qu'il Taccomplist. Mauvais
guerdon d'amytié seroyt que Tamy ne se contentast
de faire dommaige à Tamy, mais qu'en ce
faict mesmes il luy feist recepvoir honte. Toutes
aultres choses vouldroyt faire pour luy le Roy, fors
que de y engaiger son honneur et sa conscience.
Ceste mesmes raison solvoyt (2) ce qu'il disoyt que le
Roy, ayant le Pape entre ses mains, ne le debvoyt
laisser eschapper que premièrement il ne luy eust
(1)Fol. 59.
(2) .Souloyt, dans le mss., est évidemmentécrit pour
solaoyt.