1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

CCCCII
qu'il pensoit avoir faict un grand guain, en faisant
cette perte, dont d'autant plus à cette heure trouvent-]
il estrange et mauvais qu'au lieu dudict bon gré et
contentement, il n'en trouve que mal contentement.
Et semble bien audict Seigneur que sondict bon
frère luy donne en cet endroit grande occasion de
s'en lamenter. Et n'oubliera à dire audict Roy d'Angleterre
le danger où sesdicts ministres ont mis le
Roy de donner soubçon à Nostre Sainct Père qu'il
fust cause ou consentist secrettement à Toustrage qui
luy estoit faict en sa maison, disant qu'ils n'estaient
là pour Sa Saincteté, ny pour rien negotier avec
elle, mais seulement pour faire ce que ledict Seigneur
leur commander oit, et rien davantage.
Et si aura ledict de Paris à remonstrer audict Roy
d'Angleterre qu'il ne faut qu'il pense le Roy son
frère de si peu de jugement que, aux conférences
qu'il eut avec ses ambassadeurs estant à Marseilles,
il ne connus! aisément n'avoir envie que rien ne se
fist ny traictast avec Nostredict Sainct Père de son
affaire; tellement qu'après plusieurs interrogatoires
et remonstrances qu'il leur fit et que, à la fin, il
voulut leur dire : quand tout est dit, jevoy bien que
le Roy mon frère, quelque instance qu'il me fasse de
moyenner son affaire avec Nostre Sainct Père, n'a
point d'envie qu'il s'en fasse rien ; ils ne respondirent
de non et se prindrent à sousrire, comme s'ils
eussent volontiers confirmé la parolle dudict Seigneur,
s'ils eussent osé. Mais pour cella ne se voulut-il
refroidir de sa bonne volonté, ce que
paraventure guières d'amis n'eussent faict ; car c'est
chose bien forte à porter de faire, en l'affaire de son