1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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ne faut-il pas s'étonner des plaintes injustes qu'il
adresse, dès le 2 Novembre, à François Premier, par
l'intermédiaire du Bailli de Troyes. Cette lettre est à
lire intégralement. Ou bien Gardiner et Bonner ont
mal renseigné leur maître, ou bien le Roi n'hésite pas à
mentir pour adresser des reproches à son allié. D'abord,
Henri VIII se plaignit à l'ambassadeur de France de ce
que le Pape, ayant laissé les pièces du procès à Rome,
ne peut pas s'en occuper à Marseille. Cette
première fausseté est réfutée par le succès des premiers
entretiens du Roi de France avec le Pape. En
second lieu, il est dit que la question du mariage de
Médicis a été traitée et conclue avant l'affaire d'Angleterre.
A cette accusation, Jean du Bellay répondra
par un démenti formel et les instructions données à
ce prélat, avant son départ de Marseille pour Londres,
à la fin de l'entrevue, confirment pleinement son
dire (1). Au fond, déterminé à rompre avec Rome,
Henri VIII ne pouvait comprendre la sage politique
du Roi de France. Ce dernier, laissé à dessein par son
allié dans l'ignorance du coup qu'il méditait de
frapper, au moment le plus inattendu, poursuivait
loyalement le plan tracé et cherchait à calmer le
Souverain-Pontife, dans l'espoir d'un accommodement,
acceptable par les deux partis. Sans doute, en
présence du fait accompli, le Pape aurait pu. être
amené à temporiser, sans se prononcer sur le mariage
d'une manière définitive, si le Roi d'Angleterre avait
voulu reconnaître l'autorité Pontificale et fait rapporter
les lois qui la battaient en brèche. La lettre du Çar-
(1)Cf.Mémoirede Du Bellay et Instructions donnéesà
DuBellay. Cf. documents,n°114et n°115.