1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

XI
l'espaignolle, tant quil luy semble veoir ung diable.
Il desireroit fort qu'il pleust au Roy mener à
Boullongne Messeigneurs ses enfants, pour les veoir,
lesquelz ne bougeroient dudict lien, ne pareillement
lesdictes Dames. Monsieur de Norfolke m'a dict
quil a espérance que vous et luy guiderez si bien
ceste veue qu'elle sera à l'honneur de vous deux.
Mais surtout je vous prie que vous ostez de la court
deux sortes de gens, ceulx qui sont imperiaulx, se
aucuns en y a, et ceulx qui ont la reputacion d'estre
mocqueurs et gaudisseurs, car c'est bien la chose en
ce monde autant haye de ceste nation. Je vous
envoyeray bien tost le roolle de ceulx que ce Roy
mènera.
Monseigneur, il me semble que je ne feroys en
homme de bien, si je vous celloys la bonne chère que
ce Roy et toute lacompaignie me faict etla privaulté
dont il use envers moy. Tout le long du jour, je suis
seul à seul avec luy à la chasse, là où il me compte
privement de tous ses affaires, prenant autant de
peine à me vouloir donner plaisir en sa chasse,
comme si je fusse ung bien grant personnaige. Quelquefoiz,
il nous mect Madame Anne et moy, avec chacun
son arbaleste, pour attendre les daings à passer,
comme vous entendez ledict façon de chasses. Quelqu'autre
foiz, sommes elle et moy, tous seulz en quelque
autre lieu, pour veoir courir les daings et
comme nous arrivons en quelque maison des siennes,
il n'est pas sitost descendu qu'il ne me vueille
monstrer et ce qu'il a faict et ce qu'il veult faire. CestedicteDame
Anne m'a faict présent de robbe de
chasse, chappeau, trompe et lévrier. Ce que je vous