1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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dinal de Tournon, dont il reste une copie de l'époque,
faite à l'usage du Bailli de Troyes, Jean de Dinteville,
encore ambassadeur à Londres, montre à l'évidence
que le Pape s'était rendu à Marseille, animé des dispositions
les plus conciliantes. Cette lettre est à lire
toute entière, et le passage suivant ne laisse aucun
doute sur l'affirmation précédente : « pour peu de
semblant que le Roy d'Angleterre face de reparer les
attemptatz et de obéir au Pape et que Sa Saincteté
puysse avoir couleur avecques son honneur de faire
pour ledict Roy d'Angleterre... » (i)Dans les questions
difficiles, il est parfois sage, de peur de plus grands
maux, d'en tolérer de moindres, surtout quand il
est impossible de les prévenir ou de les réprimer, s'il
n'y a ni scandale public, ni violation des droits d'un
tiers ! Il n'en était plus tout-à-fait de même et François
Premier ne pouvait se faire complètement illusion,
d'autant qu'il n'avait pas tardé à voir, que les délégués
anglais n'avaient pas de pouvoirs pour traiter.
Henri VIII prit donc la fatale résolution d'en finir
et comme il était mécontent de la marche des affaires,
sans vouloir s'avouer à lui-même que c'était sa
propre faute, il ne craignit pas d'accuser le Roi de
France de ne les avoir pas assez bien conduites. Sur
le bord de l'abîme, il voyait, en outre, un grand
danger dans l'amitié réciproque de Clément VII et de
son allié. L'entrevue la rendait plus forte : le mariage
de la nièce du Pape et du duc d'Orléans allait lui
donner une indestructible consécration. Comment
résister à Rome et à l'Empire, si, pour gage de l'intimité
nouvelle, le Roi de France ne pouvait refuser
(1)Cf. Appendice,documentn*102,p. CCCLVI.