1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

CCLXVI
Roy de luy bailler son second filz estoit si grant, que
quand sa niepce seroit héritière de la moictié de
l'Europpe, si ne vouldroit pas Sadicte Saincteté, mettre
lesdictes condicions en avant, et que c'estoit audict
sieur Roy de les bailler, telles qu'il luy plairoit,et
à Sadicte Saincteté de les recevoir et accepter, et non
d'y mettre difficulté : attendu mesmement que lesdictes
quatre condicions sont choses que ledict Empereur
mesmes n'a sçeu jamais obtenir, encorés qu'il
ayt eu le Roy prisonnier entre ses mains, et depuis,
Messieurs ses enfans, et que à grant peine Sadicte
Saincteté qui n'est riens en puissance au pris (i)
dudict Empereur le pourroit faire, oultre ce qu'il ne le
vouldroit faire, considéré le grant honneur que ledict
sieur Roy luy fait, comme dit est : toutesfoys que,
quant à luy, comme Pape, et comme celuy qui tient
le lieu qu'il tient, il tiendra la main à ce que les
choses demeurent en bonne paix, et qu'il ne vouldroit
pour rien que sadicte niepce fust cause d'une guerre
à la Chrestienté et que c'est son office, comme père
commun de maintenir la paix, à quoy il est assez
obligé. Par ainsi que toutes ces choses làneseroient
pas gueres honnestes à mesler parmy ledict mariage.
Nonobstant lesquelles choses remonstrées par Nostredict
Sainct Père, ledict Empereur n'a laissé pour
cela par deux fois de presser grandement icelle Sa
Saincteté de faire ce que dessus, laquelle neantmoins
s'est toujours deffendue; de sorte que ledict Empereur
n'y a riens gangné, et fault noter qu'iceluy ma-
riage luy ennuyé tant qu'il ne peult veoir chose qui
en parle. »....
(1)C. a. d. auprès.