1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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gneurs vêtus avec magnificence. Si l'on avait proscrit
le drap et le brocart d'or, les robes brodées des gentilshommes
de France n'en étaient pas moins riches.
Pendant la messe célébrée pour le Roi de France, il y eut
des motets chantés par la maîtrise de sa chapelle. Le
compte de dépense confirme cette mention faite par
le récit français et comprend vingt-sept aunes de
velours noir, du prix de deux cent neuf livres dix
sols, pour les quatre manteaux destinés aux chantres,
à raison de sept livres dix sols l'aune, sans compter
la façon. Deux d'entre eux s'appelaient Jean Robert,
clerc de la chapelle, et Guillaume de Nouvel, chapelain
du duc de Lorraine. Ils reçurent, en outre, en
divers autres habillements, cent soixante-et-une
livres cinq sols, comme récompense du passe-temps
donné au Roi, principalement au jeu de la lutte,
dont chaque jour ils donnaient le spectacle et où ils
excellèrent à Calais. Ils figurent aussi dans le compte
de dépense de la maison royale d'Angleterre, comme
ayant reçu d'autres gratifications de Henry VIII, bien
que les lutteurs anglais l'eussent emporté, en général,
sur ceux de France.
A la fin de cette messe, les Rois sortirent de l'église
et rentrèrent à l'abbaye, où ils dînèrent à part.
Pendant le repas, les trompettes, les hautbois, et les
cornets jouèrent, alternant avec des choeurs chantés
par les musiciens de la chapelle. Le service était
vraiment royal : les maîtres d'hôtel portaient sur
leurs robes de velours, des chaînes d'or de grande
valeur, dont la moindre valait de mille à douze cents
écus soleil (de quarante et un sols tournois), c'est-àdire,
de deux mille à deux mille cinq cents livres.