1896-1898 Tome 18 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas-de ...

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barques sur la Somme. A Abbeville, tout fut transbordé,
avec le contingent de cette ville, sur des
gribanes, ou bateaux employés au cabotage, à l'embouchure
des rivières, et le long des côtes. Après
avoir continué leur route sur la même rivière
jusqu'à Saint-Valéry, les gribanes allèrent ensuite
; jeter l'ancre dans le petit port de Crotoy. Ce temps
d'arrêt était causé par l'état menaçant de la mer.
Aussi, pour assurer l'arrivée du convoi à Boulogne,
en temps opportun, on fut obligé d'envoyer, en
hâte, cent trente-quatre chevaux destinés à l'amener
par terre, s'il fallait renoncer à poursuivre le voyage
sur mer. Sur les entrefaites, le vent changea et il
devint possible de continuer à faire naviguer la flot-
tille, du Crotoy à Boulogne.
L'artillerie de Montreuil aurait pu, à la rigueur,
venir par la Candie ; puis d'Etaples elle aurait rejoint
l'autre convoi par la mer. Montmorency donna néanmoins
l'ordre de l'amener par terre. La route ne
traversait pas la rivière comme aujourd'hui, au pied
de la ville basse, mais passait par le village d'Attin,
où se trouvait un bac, encore mentionné sur la carte
de Cassini. Le compte de dépense mentionne les
frais d'un pont de bois jeté, à cette occasion; sur la
Canche près du bac, mais seulement pour le passage
'du Roi, comme l'indique un ordre de rembourser
Nicolas Lamyral, argentier à Montreuil, pour cette
construction (i). Il n'était pas assez solide pour supporter
le poids des canons et l'on eut recours au passeur,
'« un passager du bacq d'Athan » qui reçut, pour
(*)Cf. Documentn' 5f, p. cxvu.