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BUtilisation excessive de la forceLe recours des forces de sécurité à une violenceinjustifiée pour disperser les manifestations pacifiquesdes 14 et 15 février a entraîné la mort de deuxpersonnes. Le 17 février, des policiers antiémeutes etdes membres d’autres organes des forces de sécuritéont démantelé le camp de protestataires installé aurond-point de la Perle. Ils ont utilisé des gazlacrymogènes, frappé les manifestants à coups dematraque et tiré des balles réelles et des balles encaoutchouc à bout portant ; cinq personnes ont ététuées et de nombreuses autres ont été blessées. Enoutre, des membres du personnel médical quitentaient de venir en aide aux blessés ont étébrutalisés et empêchés d’agir.Le 16 mars, les forces de sécurité ont déclenchéune répression concertée. Appuyées par deshélicoptères et des chars, elles ont pris d’assaut lerond-point de la Perle et le quartier de FinancialHarbour. Elles ont chassé les protestataires enutilisant du gaz lacrymogène et en tirant des ballesréelles et des balles en caoutchouc ; des manifestantsont été tués et d’autres blessés. Les forces de sécuritéont également pris le contrôle de l’hôpital Salmaniya,principal centre hospitalier de la capitale, et ont arrêtédes médecins et d’autres membres du personnelmédical qu’elles accusaient de soutenir lesmanifestants. Les forces de sécurité ont, danscertains cas, réagi par une utilisation excessive de laforce pour disperser les manifestations qui sepoursuivaient dans des villages à majorité chiite. À lafin de l’année, 47 personnes au moins, dont cinqpoliciers, avaient trouvé la mort dans le cadre desmanifestations.n Ali Abdulhadi Mushaima est mort après avoir étéatteint de plusieurs balles alors qu’il manifestait, le14 février, dans la localité d’al Daih, à l’ouest deManama. Quelque 10 000 personnes qui assistaient àses funérailles le lendemain ont été attaquées sanssommation par des policiers antiémeutes qui ont faitusage de gaz lacrymogène et de fusils. Un homme,Fadhel Ali Matrook, a été abattu.n Isa Abdulhassan, 60 ans, est mort le 17 février aprèsavoir reçu une balle dans la tête tirée à bout portant lorsde l’assaut des forces de sécurité contre le camp deprotestataires au rond-point de la Perle.n Ahmed al Jaber al Qatan, 16 ans, est mort à l’hôpitalle 6 octobre après avoir été touché par des plombs dechasse au cours d’une manifestation dans le villaged’Abu Saeiba. Les policiers antiémeutes ont utilisé desfusils et des bombes assourdissantes pour disperserles manifestants. Le gouvernement a annoncél’ouverture d’une enquête sur les circonstances de lamort de cet adolescent ; les conclusions n’avaient pasété rendues publiques à la fin de l’année.Arrestations et détentions arbitrairesPlus de 1 000 personnes ont été arrêtées à la suite dumouvement de protestation ; certaines étaientsunnites mais la grande majorité étaient chiites. Laplupart ont été interpellées en mars et en avril, dansbien des cas à leur domicile lors d’opérations menéesavant l’aube, le plus souvent par des membres desservices de sécurité intervenant armés, le visagemasqué et sans présenter de mandat d’arrêt. Lespersonnes arrêtées, voire leurs proches, ont souventété brutalisées. Les détenus étaient généralementemmenés dans des lieux tenus secrets, où ils étaientinterrogés et maintenus sans contact avec le mondeextérieur, dans certains cas pendant plusieurssemaines. Beaucoup auraient été torturés etmaltraités. Leur lieu de détention restait le plussouvent inconnu, jusqu’au moment où ils étaientdéférés à la justice.n Ebrahim Sharif, secrétaire général de la Sociéténationale pour l’action démocratique (Waad), uneassociation laïque d’opposition politique, a été arrêtéchez lui à Manama le 17 mars par des agents desservices de sécurité armés, le visage masqué, qui ontrefusé de présenter un mandat d’arrêt. Ils l’ontemmené dans un endroit tenu secret ; sa famille et sonavocat n’ont pas été autorisés à le rencontrer pendantplusieurs semaines.Procès inéquitablesDes centaines de personnes, notamment desmilitants de l’opposition, des professionnels de lasanté, des enseignants, des étudiants et desdéfenseurs des droits humains, ont été poursuiviessous l’accusation d’infractions <strong>com</strong>mises dans lecontexte des manifestations. Beaucoup ont fait l’objetde procès d’une totale iniquité devant un tribunalmilitaire d’exception – la Cour de sûreté nationale –créé sous l’état d’urgence. Certaines des personnescondamnées à des peines d’emprisonnement étaientdes prisonniers d’opinion. Selon la Commissiond’enquête indépendante de Bahreïn, quelque300 personnes ont été déclarées coupablesd’infractions liées à l’exercice de la libertéd’expression. D’autres ont été condamnées après être36 Amnesty International - Rapport 2012

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