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ILes détenus étaient souvent inculpés d’infractions àformulation vague qui ne correspondaient pas à desinfractions prévues par le Code pénal. Ils étaientsouvent condamnés, parfois en l’absence d’unavocat, sur la base d’« aveux » ou d’autresinformations obtenus apparemment sous la tortureavant leur <strong>com</strong>parution en justice. Les tribunauxacceptaient ces « aveux » à titre de preuve sansmener d’enquête sur la manière dont ils avaient étérecueillis.n Omid Kokabi a été interpellé en février à l’aéroport deTéhéran à son retour des États-Unis, où il avait fait desétudes. Inculpé d’« espionnage », entre autres, il a étéjugé en octobre. Il a affirmé avoir été contraint de fairedes « aveux » en détention. Son avocat a déclaré ne pasavoir été autorisé à le rencontrer.n Zahra Bahrami, titulaire de la double nationalitéiranienne et néerlandaise, a été exécutée sans préavisle 29 janvier, 27 jours seulement après avoir étécondamnée à mort pour trafic de drogue. Arrêtée aucours des manifestations de décembre 2009, elle avaitété inculpée dans un premier temps de moharebeh(inimitié à l’égard de Dieu) en raison de liens présumésavec un groupe d’opposition interdit, mais ce ne sontpas sur ces accusations qu’elle a été jugée. Sonavocate a déclaré que sa condamnation à mort n’étaitpas susceptible d’appel.Torture et autres mauvais traitementsCette année encore, des actes de torture et d’autresformes de mauvais traitements ont été fréquemmentinfligés durant la détention provisoire, en touteimpunité. Parmi les méthodes signalées figuraient lescoups assenés sur la plante des pieds et tout lecorps, dans certains cas alors que la victime étaitsuspendue la tête en bas, les brûlures avec descigarettes ou des objets métalliques chauds, lessimulacres d’exécution, le viol, y <strong>com</strong>pris le violperpétré par d’autres détenus, les menaces de viol,l’enfermement dans des cellules minuscules etsurpeuplées, la privation de lumière, de nourriture etd’eau, et l’absence de soins médicaux. Une douzainede personnes sont mortes en détention dans descirconstances peu claires qui n’ont pas fait l’objetd’enquêtes indépendantes. Dans certains cas, lesvictimes n’auraient pas bénéficié, en tout cas pasimmédiatement, des soins nécessaires. Dix autres aumoins sont mortes en mars lors de troubles à laprison de Ghezl Hesar, à Karaj, près de Téhéran. À laconnaissance d’Amnesty International, les autoritésn’ont mené aucune enquête sur des allégations detorture ou de mauvais traitements. Les personnes quidénonçaient des actes de torture risquaient desreprésailles. La surpopulation carcérale aggravait ladureté des conditions de détention.n Au moins quatre Arabes ahwazis – RezaMaghamesi, Abdol Karim Fahd Abiat, Ahmad RiassanSalami et Ejbareh Tamimi – seraient morts en détentiondans la province du Khuzestan entre mars et mai,apparemment des suites de torture.n Zahra Jabbari, le journaliste Issa Saharkhiz, ledéfenseur des droits de la minorité azérie SaidMetinpour et le religieux dissident Hossein KazemeyniBoroujerdi étaient parmi les nombreux détenuspolitiques – dont des prisonniers d’opinion – enmauvaise santé et privés des soins médicaux dont ilsavaient besoin. Le militant politique Hoda Saber estmort en détention en juin à la suite d’une grève de lafaim menée en signe de protestation contre la mort deHaleh Sahabi. Selon ses codétenus, des gardiensl’auraient battu et empêché de recevoir des soinsmédicaux.Châtiments cruels, inhumains oudégradantsCette année encore, des peines de flagellation etd’amputation à titre de châtiment judiciaire ont étéprononcées et appliquées. Des peines d’aveuglementont été prononcées.n La militante politique Somayeh Tohidlou et le militantétudiant Peyman Aref ont reçu respectivement 50 et74 coups de fouet en septembre après avoir étécondamnés, dans des affaires séparées, pour« insultes » envers le président Ahmadinejad.n Quatre hommes déclarés coupables de vol auraientsubi l’amputation de quatre doigts de la main droite le8 octobre.n Majid Movahedi, qui avait aveuglé Ameneh Bahramipar une attaque à l’acide en 2004 et avait étécondamné à être lui-même rendu aveugle avec del’acide, a été gracié peu avant le 31 juillet, date àlaquelle sa peine devait lui être appliquée dans unhôpital. Sa victime avait en effet accepté de réglerl’affaire par une <strong>com</strong>pensation financière.Discrimination envers les femmesLes femmes étaient confrontées à la discrimination,dans la loi et dans la pratique, notamment par uncode vestimentaire imposé par l’État. Des militantesdes droits des femmes, y <strong>com</strong>pris celles qui160 Amnesty International - Rapport 2012

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