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Ousmonjon Kholmirzaïev avait dit à sa femme qu’on luiavait mis un masque à gaz sur le visage et qu’on l’avaitroué de coups. Selon son témoignage, il se seraiteffondré et l’un des policiers lui aurait donné deux outrois coups de genou dans la poitrine. Il aurait alorsperdu connaissance. Les policiers lui auraientdemandé de leur verser 6 000 dollars des États-Unis s’ilne voulait pas être inculpé de crimes violents <strong>com</strong>mislors des troubles de juin 2010. OusmonjonKholmirzaïev avait été relâché après que sa famille eutremis aux policiers 680 dollars des États-Unis. Il a étéhospitalisé le lendemain matin mais a suc<strong>com</strong>bé à sesblessures le surlendemain. Il avait apparemmentdéclaré à sa femme que ses blessures lui avaient étéinfligées par des policiers. Cette dernière, ainsi que sonavocat, ont assisté à l’autopsie. Selon eux, le médecinlégiste a conclu qu’il était mort d’une hémorragieinterne. À la demande du consulat de Russie, leparquet de Djalal-Abad a entamé en août uneprocédure judiciaire contre quatre policiers, qui ont étéinculpés entre autres de torture.Le gouvernement a renouvelé son invitationadressée au rapporteur spécial des Nations unies surla torture, qui s’est rendu au Kirghizistan endécembre. Celui-ci a conclu que la torture et d’autresmauvais traitements étaient couramment utilisés pourarracher des aveux. Il a cité parmi les méthodesutilisées au moment de l’arrestation et pendant lespremières heures d’interrogatoire non officiell’asphyxie provoquée au moyen d’un sac en plastiqueou d’un masque à gaz, les coups de poing, lespassages à tabac et les décharges électriques. Il aajouté que les conditions de détention étaientvariables, allant de « correctes » à « épouvantables ».Procès inéquitablesLes procès en première instance et en appel n’étaientpas conformes aux normes internationales, quelleque soit la juridiction examinant l’affaire. Desallégations faisant état d’aveux forcés n’ont pas donnélieu à des enquêtes, des témoins à décharge n’ontpas été entendus, et plusieurs avocats ont cetteannée encore été victimes de menaces etd’agressions physiques, y <strong>com</strong>pris en salled’audience.n En avril, la Cour suprême a remis à une date nonprécisée l’examen du recours introduit par AzimjanAskarov, un militant des droits humains bien connu, etpar sept autres personnes accusées d’avoir tué unpolicier kirghize lors des émeutes de Bazar-Korgon. Lejuge présidant la Cour suprême a ordonné une enquêteapprofondie et indépendante sur les conditionsd’emprisonnement dans le sud du pays, la défenseayant fait valoir qu’il n’existait pas d’établissementsusceptible d’accueillir des prisonniers condamnés àde lourdes peines, y <strong>com</strong>pris à la réclusion àperpétuité, et que, s’ils étaient renvoyés à Djalal-Abad,les huit hommes risquaient d’être torturés et détenusdans des conditions cruelles, inhumaines etdégradantes. Il n’a toutefois pas demandé d’enquêtesur les allégations selon lesquelles les « aveux » desprévenus auraient été extorqués sous la torture. Le20 décembre, la Cour suprême a rejeté le recours,confirmant la condamnation d’Azimjan Askarov àl’emprisonnement à vie. Cette décision a suscité devives protestations au niveau international. AzimjanAskarov était détenu dans un établissementpénitentiaire médicalisé situé dans la banlieue deBichkek, la capitale du pays, où il avait été transféré ennovembre 2010. Il était autorisé à recevoir des visites etbénéficiait des soins médicaux requis par son état. Lerapporteur spécial des Nations unies sur la torture aqualifié les conditions de vie dans les lieux de détentionde la capitale d’« épouvantables » etd’« inacceptables ».n En août, Tatiana Tomina, une avocate d’origine russequi défendait régulièrement des membres de la<strong>com</strong>munauté ouzbèke, a expliqué qu’elle avait étéagressée par quatre femmes kirghizes, à la sortie dutribunal de la ville d’Och. L’une des femmes l’auraitfrappée avec un sac, puis les autres l’auraient rouée decoups de pied et de poing, tout en l’injuriant. Desmembres du personnel judiciaire et des policiers ontassisté à la scène sans intervenir. Avant de partir, cellesqui l’avaient agressée lui ont jeté des pierres et l’ontmenacée de s’en prendre de nouveau à elle.n Lors d’une audience qui se tenait en septembredevant le tribunal du district de Kara Suu, les prochesd’un Kirghize tué pendant les violences de 2010 ontproféré des menaces à l’encontre de l’avocate duprévenu, Makhamad Bizourkov, citoyen russe d’origineouzbèke. Ils ont tiré les cheveux de l’avocate, ont jetédes pierres en direction du prévenu, qui était assisdans une cage métallique, et ont attaqué les policiersprésents dans la salle. Selon une observatrice desdroits humains qui assistait à l’audience, le juge auraitadmonesté les proches de la victime, sans toutefoisleur demander de quitter la salle ni les sanctionnerpour avoir agressé l’avocate et fait obstruction à lajustice. Après que le juge et le procureur se furentKAmnesty International - Rapport 2012187

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