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Tavoir « détourné la population du service militaire ».Il a été condamné à 100 jours d’emprisonnementparce qu’il avait exprimé son soutien au droit àl’objection de conscience. À la fin de l’année, deuxautres procédures intentées contre Halil Savdapour le même chef étaient en cours, tandis qu’uneautre condamnation était en instance devant laCour d’appel suprême.n En mars, Ahmet Şık et Nedim Şener, deuxjournalistes enquêtant sur des atteintes aux droitsfondamentaux qui auraient été <strong>com</strong>mises par desreprésentants de l’État, ont été inculpésd’appartenance à une organisation terroriste.L’arrestation de ces deux hommes et celle de six autresjournalistes s’inscrivaient dans le contexte d’uneopération lancée par la police contre Ergenekon, unréseau criminel présumé qui aurait des ramificationsau sein même de l’armée et d’autres institutions del’État, contre qui pesaient des charges de <strong>com</strong>plot envue de renverser le gouvernement. Des articles rédigéspar les deux journalistes constituaient des éléments àcharge essentiels contre ce réseau. À la fin de l’année,Ahmet Şık et Nedim Şener étaient toujours détenusdans l’attente d’un procès.n En novembre, 44 personnes, dont l’éditeur RagıpZarakolu et l’universitaire Büşra Ersanlı, ont étéinterpellées en raison de leur appartenance présuméeà l’Union des <strong>com</strong>munautés du Kurdistan (KCK,proche du PKK). Ragıp Zarakolu et Büşra Ersanlı onttous deux été interrogés sur leur participation à desévénements organisés par l’Académie politique duParti pour la paix et la démocratie, un parti reconnu,ainsi que, respectivement, sur leurs publications ettravaux universitaires. De nouvelles vaguesd’arrestations ont eu lieu en novembre et en décembre,visant 37 avocats et 36 journalistes soupçonnésd’appartenir à la KCK. Tous étaient maintenus endétention à la fin de l’année.n Baskın Oran et Etyen Mahçupyan, deux journalistesd’Agos, publication bilingue en arménien et en turc, ontreçu des menaces de mort en juin. Des menacessimilaires avaient déjà été proférées depuis 2004, sansque quiconque n’ait été traduit en justice.Torture et autres mauvais traitementsCette année encore, des informations ont fait étatd’actes de torture et d’autres mauvais traitementsinfligés en garde à vue et en détention, mais aussi aucours des transferts aux postes de police et en prison.Les policiers avaient régulièrement recours à uneforce excessive lors des manifestations – et cela a étéparticulièrement le cas lors des rassemblementsintervenus avant et après les élections de juin. Lesmanifestations ont souvent dégénéré après que lapolice fut intervenue et eut utilisé du gaz poivre, descanons à eau et des balles en plastique. Les médiasont attesté de nombreux cas où des agents de laforce publique avaient frappé des manifestants àcoups de matraque.n Des heurts ont éclaté entre policiers etmanifestants à la suite de manifestations organiséesà Hopa, une ville du département d’Artvin (nord-estdu pays), en mai et en juin. Un manifestant a été tuéet plusieurs autres ont été blessés. Metin Lokumcuest mort d’une crise cardiaque après avoir étésuffoqué par du gaz poivre lancé par la police. Despersonnes qui s’étaient rassemblées à Ankara pourdénoncer les méthodes de maintien de l’ordreemployées lors des manifestations de Hopa ontégalement été visées par des violences policières.L’avocat de Dilşat Aktaş, une manifestante, a déclaréque celle-ci avait été rouée de coups par une dizainede policiers, au point qu’elle souffrait d’une fracturede la hanche lui interdisant de marcher pendant sixmois. L’enquête pénale ouverte sur ces violencesn’était pas achevée à la fin de l’année. C’est ladeuxième fois que Dilşat Aktaş subissait desbrutalités policières. En mars, un policier avait étéfilmé par la télévision alors qu’il la frappait à coups depoing, en marge d’une manifestation. Le procureurd’Ankara avait cependant décidé de classer l’affaire.n En octobre, le conscrit Uğur Kantar est mort àl’hôpital des suites des tortures qu’il aurait subies auxmains de soldats alors qu’il était détenu par l’armée ausein de sa garnison, dans le nord de Chypre. Cinqfonctionnaires, dont le directeur de la prison militaire,ont été accusés d’avoir provoqué sa mort. La procédurese poursuivait à la fin de l’année.ImpunitéLes enquêtes ouvertes sur des cas présumésd’atteintes aux droits humains <strong>com</strong>mises par desreprésentants de l’État n’aboutissaient toujours pas.Lorsque des actions pénales étaient engagées, leschances d’obtenir la <strong>com</strong>parution en justice desresponsables présumés étaient bien faibles. Despersonnes faisant état de violations ont, <strong>com</strong>me lesannées précédentes, été l’objet de contre-accusationsqui s’inscrivaient dans le cadre de stratégies bienétablies.356 Amnesty International - Rapport 2012

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