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forces de sécurité ont par ailleurs menacé, arrêté etfrappé des proches et des sympathisants desgrévistes. Elles ont également harcelé lesobservateurs des droits humains. Un certain nombrede journalistes indépendants qui couvraient lesgrèves ont été agressés par des inconnus en octobre.L’absence d’enquêtes officielles sur ces atteintes auxdroits fondamentaux n’a fait qu’accentuer lemécontentement des travailleurs et attiser lestensions. Les événements survenus le 16 décembre àJanaozen ont profondément marqué les esprits, dansle pays <strong>com</strong>me à l’étranger. Le chef de l’État s’estrendu sur place le 22 décembre. À son retour, il alimogé plusieurs cadres dirigeants (régionaux etnationaux) d’entreprises pétrolières et gazières, ainsique le gouverneur de la région, à qui il reprochait dene pas avoir réagi de manière adéquate face auxrevendications des travailleurs en grève.n Le 16 décembre, à Janaozen, des jeunes et desemployés du pétrole en grève depuis mai ont détruit lesdécorations qui avaient été installées sur la grandeplace de la ville. Ils auraient également jeté des pierresen direction de policiers et d’agents municipaux. Selondes témoins, certains policiers auraient tiré en l’air, àtitre d’avertissement, mais d’autres auraient ouvert lefeu directement sur la foule qui s’était massée sur laplace et <strong>com</strong>ptait des femmes et des enfants venusfêter l’anniversaire de l’indépendance du pays. Sur desvidéos filmées par des amateurs, on pouvait voir desmembres des forces de sécurité tirant délibérément surdes manifestants qui tentaient de fuir et frappant desblessés allongés sur le sol. Au moins 15 personnes ontété tuées et plus de 100 autres blessées lors de cesévénements. Les services du procureur général ontannoncé que 16 personnes avaient été arrêtées pouravoir organisé les violences et que plus de 130 autresavaient été interpellées pour y avoir participé.n L’avocate et syndicaliste Natalia Sokolova,représentant les employés de la <strong>com</strong>pagnie pétrolièreKarajanbasmounaï, a été déclarée coupable, le 24 mai,d’avoir organisé un grand rassemblement non autoriséà Aktaou ; elle a été condamnée à une peine dedétention administrative. Le jour où elle devait êtreremise en liberté, elle a été inculpée d’« incitation à ladiscorde sociale » et placée en détention provisoirepour deux mois. Les demandes répétées de sa famillepour lui rendre visite en détention n’ont pas abouti.Natalia Sokolova a été condamnée le 8 août par letribunal de la ville d’Aktaou à six annéesd’emprisonnement. Son appel a été rejeté le26 septembre par le tribunal régional de Manguistaou,qui n’a pas accepté l’argument invoqué par sa défense,selon lequel elle avait uniquement agi dans le cadre deses fonctions de conseillère juridique du syndicat pourlequel elle travaillait. Un recours introduit devant laCour suprême était en instance à la fin de l’année.Réfugiés et demandeurs d’asileLes autorités ont multiplié les initiatives visant àexpulser des demandeurs d’asile et des réfugiésoriginaires de Chine et d’Ouzbékistan, en dépit desprotestations internationales et de plusieursinterventions de l’ONU.n Ershidin Israil, un enseignant ouïghour de nationalitéchinoise, a été renvoyé de force dans son pays le30 mai. Les autorités chinoises ont confirmé le 14 juinqu’elles le détenaient et qu’il était traité en tant que« terroriste de premier plan présumé ». Ershidin Israilavait fui la Chine pour se réfugier au Kazakhstan enseptembre 2009, quelques jours après avoir accordéune interview à Radio Free Asia. Il avait alors révéléqu’un jeune Ouïghour, qui avait participé aux troublesde juillet 2009 à Ürümqi, avait semble-t-il été battu àmort alors qu’il se trouvait en détention. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés(HCR) lui avait accordé en mars 2010 le statut deréfugié au Kazakhstan et Ershidin Israil avait obtenul’autorisation de s’installer en Suède. Cependant, le3 avril 2010, il avait été placé en détention par lesautorités kazakhes. Il avait demandé à cinq reprisesl’asile au Kazakhstan, mais toutes ses demandesavaient été rejetées par la justice.n Le 9 juin, le Kazakhstan a extradé 28 Ouzbeks versleur pays d’origine, où ils risquaient fort d’être torturés.Le Comité contre la torture [ONU] avait pourtantréaffirmé en mai les mesures provisoires de protectiondemandées en 2010 et interdisant au Kazakhstand’extrader ces personnes. Fin décembre, quatre autreshommes d’origine ouzbèke, maintenus en détention auKazakhstan, risquaient toujours de subir un retourforcé. Les femmes et les enfants de ces 32 hommes(extradés ou menacés de l’être) étaient égalementdétenus et risquaient eux aussi d’être renvoyés de forceen Ouzbékistan. Des proches des hommes arrêtés sesont mobilisés en leur faveur. Ils ont publiquementdénoncé les conditions dans lesquelles ils étaientdétenus ainsi que les mauvais traitements, notammentles coups, que leur auraient infligés les forces desécurité, et souligné les risques qu’ils couraient s’ilsétaient expulsés vers leur pays d’origine. En raison deKAmnesty International - Rapport 2012181

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