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BLiberté d’association et de réunionMalgré la mesure positive de rétablissement dans lalégalité du Forum pour le renforcement de la sociétécivile (FORSC), intervenu le 28 janvier, les autoritésont continué de restreindre le droit de rassemblementpacifique des citoyens.n Le 8 avril, la police a dispersé une marche pacifiqueen faveur de la justice organisée à l’occasion dudeuxième anniversaire de l’assassinat d’ErnestManirumva, défenseur des droits humains et militantanticorruption bien connu. Le président del’Observatoire de lutte contre la corruption et lesmalversations économiques (OLUCOME), GabrielRufyiri, et un autre membre de cette organisation,Claver Irambona, ont été interpellés et interrogés, avantd’être remis en liberté sans inculpation au bout deplusieurs heures.Torture et autres mauvais traitementsLa <strong>com</strong>mission chargée d’enquêter sur les allégationsfaisant état d’actes de torture <strong>com</strong>mis en 2010 par leService national de renseignement (SNR) n’a pasrendu publiques ses conclusions. Aucune de cesallégations n’a donné lieu à l’ouverture d’uneinformation judiciaire ou de poursuites.Liberté d’expressionDéfenseurs des droits humainsLe fait que justice n’avait toujours pas été renduepour le meurtre d’Ernest Manirumva mettait endanger des défenseurs des droits humains, enparticulier ceux œuvrant dans le cadre de lacampagne Justice pour Ernest Manirumva. Ils ontreçu de nombreuses convocations et ils faisaientl’objet de menaces et étaient placés soussurveillance. Deux membres du personneld’OLUCOME, l’ONG pour laquelle travaillait ErnestManirumva, ont été victimes d’atteintes à leursécurité en juillet, dont une effraction au domicile pardes hommes armés.La décision prise le 22 juin par le tribunal degrande instance de Bujumbura de demander un<strong>com</strong>plément d’enquête dans l’affaire Manirumva estapparue <strong>com</strong>me un élément positif. Toutefois, lesquestions posées aux militants des droits humains aucours des interrogatoires menés par les autoritésjudiciaires marquaient bien la volonté d’impliquer, àtort, la société civile dans cet homicide. Les autoritésjudiciaires n’ont pas donné suite auxre<strong>com</strong>mandations formulées par le Bureau fédérald’enquêtes (FBI) des États-Unis, qui conseillaitd’interroger de hauts responsables de la police et duservice de renseignement mis en cause par destémoins et de les soumettre à des analyses ADN. Letribunal n’a pas fixé de calendrier pour la réalisationde ces enquêtes, ce qui laissait craindre que leprocès ne s’enlise de nouveau.JournalistesLes journalistes étaient en butte à une répressionaccrue. À maintes reprises des journalistesindépendants ont été cités à <strong>com</strong>paraître devant lesautorités judiciaires afin de répondre à des questionssur leurs activités. Les magistrats avaient de plus enplus souvent tendance à assimiler la critique dugouvernement à l’incitation à la haine ethnique. Lescitations donnaient rarement lieu à des poursuitesmais elles étaient intimidantes, longues et pénibles.Des journalistes et des défenseurs des droits humainsétaient régulièrement menacés au téléphone par desagents du service de renseignement.Le gouvernement a imposé de sévères restrictionsà la presse après le massacre perpétré le18 septembre à Gatumba. Le 20 septembre, leConseil national de sécurité a ordonné auxjournalistes de ne pas publier, <strong>com</strong>menter ni analyserd’information sur cette tuerie ou sur toute autre affairefaisant l’objet d’une enquête.Le personnel de la Radio publique africaine (RPA)était en permanence soumis à des manœuvres deharcèlement et des menaces de la part des autorités.Le 14 novembre, la RPA a reçu une lettre du ministrede l’Intérieur affirmant que la station était utilisée« pour discréditer les institutions, délégitimer le pouvoirjudiciaire, condamner gratuitement des individus,inciter la population à la haine et à la désobéissance etfavoriser le culte du mensonge ». La RPA a reçu l’ordrede <strong>com</strong>muniquer des données financières et sesrapports d’activité dans un délai de 10 jours.n Jean-Claude Kavumbagu, rédacteur en chef deNetpress, a été libéré en mai après 10 mois dedétention. Il avait été accusé de trahison, un chefpassible de l’emprisonnement à vie, pour un articlemettant en doute la capacité des forces de sécurité àprotéger le pays contre des attaques terroristes. Jean-Claude Kavumbagu a été acquitté du chef de trahisonmais reconnu coupable d’avoir nui à l’économie.n Des membres du personnel de la RPA ont étéconvoqués par la justice à plusieurs reprises. BobRugurika, rédacteur en chef de la RPA, a été interrogéde très nombreuses fois par les autorités judiciaires.60 Amnesty International - Rapport 2012

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