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KContexteLes autorités ont reconnu la nécessité d’une enquêteindépendante sur les violences qui ont opposé en juin2010, dans le sud du pays, les <strong>com</strong>munautéskirghize et ouzbèke, et qui ont fait des centaines demorts, des milliers de blessés et des centaines demilliers de personnes déplacées. Elles ont confié cettetâche à deux <strong>com</strong>missions, l’une nationale, l’autreinternationale. Des crimes graves ont été <strong>com</strong>misaussi bien par des Kirghizes que par des Ouzbeksmais ce sont ces derniers qui ont subi la majorité desdommages matériels et humains.La Commission nationale d’enquête a rendu sonrapport en janvier. Ce document ne se penchait passur les atteintes aux droits humains perpétrées,passait sous silence les éléments attestant que descrimes contre l’humanité avaient été <strong>com</strong>mis et secontentait de reprendre le discours officiel, selonlequel les Ouzbeks auraient lancé une attaquecoordonnée contre la <strong>com</strong>munauté kirghize, quiaurait riposté de façon spontanée. Renduespubliques en mai, les conclusions de la <strong>com</strong>missioninternationale, baptisée Commission d’enquête sur leKirghizistan, étaient différentes. Cette <strong>com</strong>missioninternationale a notamment mis en évidence desolides éléments attestant de violences généralisées,systématiques et coordonnées visant l’ethnie ouzbèkeà Och (dans le sud du pays) – violences qui, si ceséléments étaient prouvés devant un tribunal,pourraient être qualifiées de crimes contrel’humanité. Elle indiquait que les informationsjudiciaires et les poursuites pénales qui avaient eulieu se caractérisaient par un traitement inégal selonl’appartenance ethnique et étaient entachéesd’irrégularités. Elle concluait que les personnesdétenues à la suite des violences avaient étésoumises à des actes de torture « pratiquementgénéralisés ».Le gouvernement a accepté les conclusions de laCommission d’enquête sur le Kirghizistan concernantles actes de torture et les autres mauvais traitements<strong>com</strong>mis, mais il a catégoriquement rejeté lesaccusations de crimes contre l’humanité, accusant laCommission d’avoir suivi une méthodologieinappropriée et d’avoir des préjugés<strong>com</strong>munautaristes.Torture et autres mauvais traitementsDes cas de torture et d’autres mauvais traitements liésaux violences de juin 2010 ont continué d’êtresignalés tout au long de l’année 2011. Les pouvoirspublics ont reconnu que les actes de torture et lesautres mauvais traitements infligés aux personnesdétenues constituaient un problème.Une nouvelle procureure générale a été nomméeen avril. Peu après son entrée en fonction, elle a émisune directive demandant que tous les lieux dedétention soient inspectés régulièrement et sanspréavis et que toutes les informations ou plaintesconcernant des faits de torture fassentimmédiatement l’objet d’une enquête. Elle a donnéen septembre des instructions détaillées sur lamanière dont il convenait d’enquêter sur ce type defaits. Le médiateur et diverses organisations dedéfense des droits humains ont coopéré avecl’Organisation pour la sécurité et la coopération enEurope (OSCE) pour créer sur l’ensemble du territoirenational des groupes d’inspection indépendantshabilités à se rendre sans aucune restriction danstous les lieux de détention. Ces groupes ont<strong>com</strong>mencé à fonctionner en août.La présidente Roza Otounbaïeva et la nouvelleprocureure générale ont multiplié les initiatives afin demettre un terme au recours systématique aux coupset à d’autres mauvais traitements pour extorquer desaveux aux suspects. Toutefois, les autorités locales etrégionales ne semblaient guère disposées à suivre cesinitiatives pour lutter contre les graves violations desdroits humains et les prévenir. La Commissiond’enquête sur le Kirghizistan a estimé que des actesde torture avaient été <strong>com</strong>mis dans des centres dedétention par les forces de l’ordre à la suite desévénements de juin 2010. Elle a indiqué que cesactes se poursuivaient et estimé que la réponse desautorités face aux allégations de torture étaittotalement inadéquate.Selon certaines informations très préoccupantes, lapolice, dans le cadre de ses investigations, continuaitde cibler de façon disproportionnée les Ouzbeks etles quartiers à population ouzbèke ; les policiersmenaçaient des gens de les inculper d’homicide oud’autres crimes graves liés aux violences de juin2010, pour leur extorquer de l’argent. Au moins deuxOuzbeks seraient morts en garde à vue des suites detorture.n Ousmonjon Kholmirzaïev, citoyen russe d’origineouzbèke, est mort le 9 août, deux jours après avoir étéarrêté arbitrairement à Bazar-Korgon par des policiersen civil, qui l’avaient conduit au poste de police voisin.Son décès serait consécutif à des actes de torture.186 Amnesty International - Rapport 2012

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