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ContexteDes manifestations ont été organisées dans différentsendroits du pays tout au long de l’année par despersonnes qui réclamaient des réformes politiques,économiques et sociales, ce qui a amené le roi àpromettre le changement. Il a nommé en février unnouveau Premier ministre chargé d’accélérer lesréformes ; il a laissé entendre par la suite que cellesci<strong>com</strong>prendraient un transfert de pouvoir de lamonarchie au Parlement et qu’à l’avenir lesgouvernements seraient démocratiquement élus etfondés sur des partis politiques représentatifs. Si ellessont mises en application, des modifications de laConstitution ratifiées en septembre devraientaméliorer la protection des droits civils et politiques.Devant la lenteur des réformes, cependant, lescritiques ne se sont pas tues au sein de la population.En octobre, le roi a désigné par décret un nouveaugouvernement et un autre Premier ministre. Au coursdu même mois, le chef du Département desrenseignements généraux, un service de sécuritémilitaire, a démissionné et a été remplacé par décretroyal.Utilisation excessive de la forceDes manifestants pacifiques et des journalistes ontété blessés en raison, selon toute apparence, d’uneutilisation excessive de la force par la police. Desmembres des forces de sécurité auraient égalementété blessés lorsque les manifestations ont donné lieuà des violences. La plupart des mouvements deprotestation étaient pacifiques, mais certains ontdégénéré après que des partisans du gouvernementont attaqué des manifestants non violents. Dans uncas au moins, les forces de sécurité ont refuséd’intervenir ; elles ont en outre peut-être facilité detelles attaques, voire y ont pris part.n Khayri Said Jamil est mort le 25 mars après que despartisans du gouvernement et des membres des forcesde sécurité eurent agressé, notamment avec des jetsde pierres, des personnes manifestant les 23 et24 mars à Amman, pacifiquement semble-t-il, afin deréclamer des réformes. La première attaque a eu lieuen présence des forces de sécurité, qui ne sont pasintervenues. Le lendemain, des gendarmes et d’autresmembres des forces de l’ordre se seraient joints à despartisans du gouvernement pour attaquer desmanifestants favorables aux réformes avec des pierres,des matraques et des bâtons, après avoir bloqué lesvoies qui leur auraient permis de s’échapper. Selonl’autopsie officielle, aucune trace de coups n’a étéconstatée sur le corps de Khayri Said Jamil, qui seraitmort d’une crise cardiaque. Des sources non officiellesont toutefois affirmé qu’il avait les dents cassées etprésentait des contusions sur le corps et des lésions àla tête, aux oreilles, aux jambes et aux organesgénitaux. Les autorités ont déclaré qu’une enquêteofficielle approfondie serait diligentée sur lesévénements des 24 et 25 mars, sans toutefois fournird’autres détails. Les conclusions d’éventuellesinvestigations n’avaient pas été rendues publiques à lafin de l’année.Liberté d’expression, d’association et deréunionLa liberté d’expression et d’association restait soumiseà des restrictions en vertu de plusieurs lois. Lesjournalistes et les autres personnes se montrantcritiques vis-à-vis du gouvernement, de la monarchieou des institutions étatiques risquaient d’être arrêtéset de faire l’objet de poursuites pénales ou d’êtreagressés par des partisans du gouvernement.Un projet de loi sur une <strong>com</strong>mission anticorruptionprévoyait se sanctionner de fortes amendes ladiffusion ou la publication d’informations à proposd’une personne accusée de corruption si cesinformations « sont constitutives de diffamation, ontdes conséquences pour sa dignité ou s’en prennent àsa personnalité ». L’adoption du texte, en coursd’examen à la fin de l’année, restreindrait davantageencore la liberté de la presse.Une nouvelle modification de Loi relative auxrassemblements publics prévoyait que les autoritéssoient informées à l’avance des « rassemblementspublics » prévus ; auparavant, il fallait obtenir uneautorisation officielle préalable. Le nouveau texte nedéfinissait cependant pas ce qu’est un« rassemblement public ».Torture et autres mauvais traitementsLe gouvernement a modifié l’article 8 de la Constitution,qui dispose désormais explicitement que lesprisonniers ne doivent pas être « torturés […] nimaltraités physiquement ou psychologiquement » etqu’ils ne doivent être détenus que dans des lieux« approuvés par la loi ». Le texte rend égalementirrecevables les « aveux » et autres déclarations obtenussous la contrainte. Malgré ces nouvelles garantiesimportantes, des actes de torture et d’autres mauvaistraitements ont été signalés cette année encore.JAmnesty International - Rapport 2012177

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