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Ode l’ambassade britannique, Leonid Koudriavtsev (denationalité ouzbèke) à une lourde amende, pour avoir« contrevenu aux lois sur les rassemblements, lesmanifestations de rue et les défilés desorganisations ». Le ministère public l’avait accuséd’encourager les idées extrémistes lors de séminairesde formation organisés à l’intention de militantsindépendants des droits humains dans les locaux del’ambassade du Royaume-Uni. Le recours formé parLeonid Koudriavtsev a été rejeté en août par unejuridiction d’appel.Comme les années précédentes, des journalistesindépendants et des défenseurs des droits humainsont été soumis à des actes de harcèlement et à desviolences. Certains ont été arrêtés et jugés au méprisdes règles d’équité. D’autres ont fait l’objet d’unesurveillance régulière de la part d’agents de l’État enuniforme ou en civil, ont été convoqués par la policepour être interrogés ou ont été placés en résidencesurveillée. D’autres, enfin, se sont plaints d’avoir étéfrappés par des agents de la force publique ou pardes individus soupçonnés de travailler pour lesservices de sécurité.Deux défenseurs des droits humains ont bénéficiéd’une libération anticipée, mais 10 autres au moinspurgeaient toujours de lourdes peinesd’emprisonnement, dans des conditions quis’apparentaient à un traitement cruel, inhumain etdégradant. Nombre de détenus, très gravementmalades, étaient privés des soins médicaux requis parleur état. Plusieurs continuaient d’être soumis à latorture par les autorités, qui entendaient les punirainsi d’avoir porté plainte contre le traitement qu’euxmêmesou d’autres prisonniers subissaient.n Âgé de 61 ans, le défenseur des droits humains etprisonnier d’opinion Norboï Kholjiguitov a été libérépour raisons humanitaires le 14 octobre, avantl’expiration de sa peine, quelques jours seulementavant une visite officielle de la secrétaire d’Étataméricaine, Hillary Clinton. Son état de santé s’étaitsérieusement dégradé au cours des mois précédents,au point que sa famille craignait qu’il ne meure enprison. L’un des camarades de Norboï Kholjiguitov,Khabiboulla Akpoulatov, condamné en même tempsque lui, était en revanche toujours incarcéré. Selon sonfils Iouldoch, qui est allé le voir en juillet et ennovembre, sa santé et, de façon générale, son étatphysique s’étaient dégradés entre ces deux visites.Khabiboulla Akpoulatov pesait en novembre moins de50 kilos, il avait perdu toute sensation au niveau desjambes et se déplaçait avec peine. Il n’avait plus que sixdents et n’avait pas le droit de voir un dentiste. Il estapparu très déprimé et peu enclin à parler de lamanière dont il était traité.Les autorités ont fermé en juin le bureau deHuman Rights Watch, dernière ONG internationaleencore présente en Ouzbékistan. Le ministère de laJustice avait introduit devant la Cour suprême unerequête pour obtenir la fermeture du bureau del’organisation en raison, selon lui, de sesmanquements répétés à la réglementation. La Courayant fait droit à cette requête, Human Rights Watcha été contrainte de mettre un terme à ses activitésdans le pays.Torture et autres mauvais traitementsMalgré l’adoption d’une nouvelle loi destinée àaméliorer le traitement des détenus et contrairementaux déclarations des pouvoirs publics, selonlesquelles la pratique de la torture était en netterégression, plusieurs dizaines de cas de torture etd’autres mauvais traitements infligés à des personnesprivées de liberté ont encore été signalés tout au longde l’année. Dans la plupart des cas, aucune enquêteexhaustive et impartiale n’a été déclenchéerapidement sur ces allégations.En septembre, le chef de l’État a promulgué unenouvelle Loi sur le traitement des personnes placéesen garde à vue et en détention provisoire. Ce nouveautexte permettait entre autres aux détenus de recevoirla visite de leurs proches et de leurs avocats autantde fois et pour une durée aussi longue qu’ils lesouhaitaient, sans avoir à obtenir au préalablel’autorisation des services d’instruction et d’enquête.Toutefois, d’après les éléments disponibles findécembre, cette loi ne semblait guère appliquée.Malgré quelques libérations très médiatisées, desmilliers de personnes reconnues coupables d’avoirsoutenu, d’une manière ou d’une autre, des partisislamistes ou des mouvements musulmans interditsen Ouzbékistan purgeaient toujours de lourdes peinesd’emprisonnement, dans des conditions quis’apparentaient à un traitement cruel, inhumain etdégradant. Un certain nombre d’opposants politiques,de personnes critiques à l’égard du gouvernement etde militants des droits humains connaissaient lemême sort. Accusés d’avoir enfreint le règlementcarcéral, beaucoup avaient vu leur peine initialealourdie, à l’issue de procès sommaires tenus à huisclos à l’intérieur des établissements pénitentiaires.252 Amnesty International - Rapport 2012

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