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été victimes de disparition forcée. Les arrestations ont<strong>com</strong>mencé avant les manifestations de février, puis sesont multipliées et généralisées à mesure que leconflit s’étendait. Parmi les personnes arrêtéesfiguraient des sympathisants déclarés ou présumésde l’opposition, des <strong>com</strong>battants et d’autrespersonnes capturées dans des zones de <strong>com</strong>bat ouaux alentours. Certaines ont été interpellées à leurdomicile, d’autres sur les routes ou dans des lieuxpublics de zones contrôlées par l’opposition danslesquelles les forces de Kadhafi faisaient desincursions armées. C’est notamment le cas deMisratah et de certaines villes du massif du Nefoussa.Les détenus étaient le plus souvent privés de toutcontact avec le monde extérieur. Certains ont étérelâchés par les forces de Mouammar Kadhafi, maisla grande majorité ont été libérés par des <strong>com</strong>battantsde l’opposition après que ceux-ci eurent pris lecontrôle de Tripoli, fin août. Le nombre exact depersonnes disparues pendant le conflit n’était pasconnu à la fin de l’année. Beaucoup ont été tuées endétention (voir plus loin).n Jamal al Haji, détracteur de longue date deMouammar Kadhafi, a été arrêté à Tripoli le 1 er févrierpar des agents des forces de sécurité en civil après qu’ileut appelé à manifester sur des sites Internet basés àl’étranger. Il a été détenu pendant près de sept moisdans des conditions déplorables et sans contact avec lemonde extérieur, d’abord dans les locaux desrenseignements généraux de Nasr puis dans la prisond’Abou Salim, à Tripoli. Pendant une partie de sadétention, il a été maintenu à l’isolement. Il a été libéréle 24 août par des <strong>com</strong>battants pro-CNT.Pendant le conflit et par la suite, des <strong>com</strong>battantsde l’opposition ont capturé et incarcéré des milliersde soldats et de sympathisants avérés ou présumésdu colonel Kadhafi, dont des mercenaires étrangerssupposés. Beaucoup ont été appréhendés par desgroupes d’hommes lourdement armés à leurdomicile, à des postes de contrôle ou simplementdans la rue. Nombre de ces personnes ont étébattues ou maltraitées au moment de leurarrestation ; leurs habitations ont été pillées etdétruites. Aucun détenu n’a été autorisé à consulterun avocat. Sous le gouvernement du CNT, ni leministère de la Justice et des Droits humains ni leparquet ne contrôlaient ou supervisaientvéritablement la plupart des centres de détention. Àla fin de l’année, des milliers de personnes étaienttoujours détenues sans jugement et sans avoir eu lapossibilité de contester le bien-fondé de leurdétention.Un grand nombre de ces prisonniers étaientoriginaires d’Afrique subsaharienne. Certains ont étéarrêtés à partir de février dans l’est du pays et àMisratah car on les soupçonnait d’être desmercenaires, d’autres à partir d’août à Tripoli et dansd’autres villes de l’ouest de la Libye quand ces zonessont passées pour la première fois sous le contrôle del’opposition. Dans l’est du pays et à Misratah, laplupart ont été relâchés en l’absence d’élémentsdémontrant leur participation aux <strong>com</strong>bats. Descentaines d’hommes originaires de Tawargha, unezone supposée fidèle au colonel Kadhafi, ont étépourchassés et enlevés chez eux, dans des campsimprovisés ou à des postes de contrôle. Placés endétention, ils ont été torturés ou autrement maltraités.Torture et autres mauvais traitementsDes personnes arrêtées et détenues par les forcesloyalistes ont été maltraitées, voire torturées,essentiellement au moment de leur arrestation etpendant les premiers interrogatoires. Des prisonniersont été frappés à coups de ceinture, de fouet, decâble métallique et de tuyau en caoutchouc. Ils ontété suspendus pendant de longues périodes dans despositions contorsionnées et privés de soins médicaux,y <strong>com</strong>pris pour des blessures par balles ou infligéessous la torture. Certains ont reçu des déchargesélectriques. Plusieurs ont été blessés par balle aprèsleur capture alors qu’ils ne représentaient aucunemenace. D’autres ont été laissés dans des conteneursmétalliques, où ils sont morts asphyxiés.n Le 6 juin, à Khoms, les gardiens n’ont pas tenu<strong>com</strong>pte des appels à l’aide de prisonniers enfermésdans deux conteneurs métalliques et qui réclamaientde l’eau et de l’air ; 19 détenus sont morts par asphyxie.Plusieurs prisonniers ont été violés par les hommesqui les avaient arrêtés ou par leurs geôliers.n Un homme de 50 ans a été arrêté par des soldatsfidèles à Mouammar Kadhafi alors qu’il recevait dessoins au centre cardiologique de Tajoura, à Tripoli, finfévrier. Transféré à la prison d’Aïn Zara, à Tripoli, il a étéfrappé à coups de pied, de bâton et de crosse de fusil ;il a également reçu des décharges électriques et a étéattaché à un arbre. Il a été violé deux fois avec desobjets pendant sa détention.Les partisans du CNT ont fait état de multiplesallégations de viols <strong>com</strong>mis par des soldats loyalistes.Des femmes détenues par les forces soutenant leLAmnesty International - Rapport 2012199

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