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GDétention sans jugementAu moins 30 personnes détenues au secret, sansinculpation, à la prison de Bata, ont été remises enliberté après avoir été acquittées par un tribunalmilitaire en novembre. Elles avaient été arrêtées enoctobre 2010, après l’évasion de deux détenuspolitiques de la prison d’Evinayong. Six gardiensavaient également pris la fuite à cette occasion. Lespersonnes incarcérées étaient pour la plupart desproches et des amis des évadés ainsi que despersonnes soupçonnées d’avoir facilité leur évasion.Plusieurs femmes et un bébé de six mois setrouvaient parmi elles. À la mi-novembre, contre touteattente, toutes ces personnes, qui avaient étéinculpées d’avoir aidé les détenus à s’évader, ont étéjugées par un tribunal militaire à Bata. Tous les civilset la plupart des militaires ont été acquittés et libérés ;environ six membres de l’armée et de la police ont étédéclarés coupables et condamnés à des peinesd’emprisonnement dont la durée n’a pas étédivulguée. Si pratiquement tous les défendeurs ontété déclarés non coupables, le procès n’en a paspour autant été conforme aux normes internationalesd’équité.Liberté d’expression – journalistesLa liberté d’expression demeurait restreinte, la presseétant sous le contrôle strict de l’État. Les informationsque les autorités considéraient défavorables ont étésupprimées. En février, le gouvernement a ordonnéaux journalistes de ne plus couvrir les événements enAfrique du Nord, au Moyen-Orient et en Côte d’Ivoire.Des journalistes ont été détenus pendant de courtespériodes ; d’autres, de nationalité étrangère, ont étéexpulsés du pays. L’ONG Reporters sans frontières(RSF) s’est vu refuser des visas d’entrée en Guinéeéquatoriale en avril, parce qu’elle avait employé destermes péjoratifs pour parler du président Obiang.n En mars, Juan Pedro Mendene, journaliste animantune émission diffusée en français sur la radio d’État, aété suspendu pour une durée indéterminée parce qu’ilavait fait allusion à la Libye à l’antenne. Le secrétaired’État en charge de l’information a fait irruption dansles studios de la radio et lui a ordonné de quitter leslieux. Alors qu’il partait, Juan Pedro Mendene a étéfrappé par le garde du corps du secrétaire d’État. Unesemaine plus tard, le directeur de la radio a annoncéque les émissions radiophoniques en langue françaiseétaient momentanément suspendues, sur ordre d’uneautorité supérieure.n En juin, des policiers ont arrêté et détenu pendantcinq heures trois membres d’une équipe de la chaînede télévision allemande ZDF, qui se trouvait en Guinéeéquatoriale pour tourner un documentaire sur l’équipenationale de football féminin. Les reporters avaientégalement filmé des bidonvilles de Malabo etinterviewé le dirigeant de la CPDS, parti d’opposition,ainsi qu’un avocat spécialiste des droits humains. Lesautorités ont effacé les séquences sur les bidonvilles,indiquant qu’elles donnaient une image négative dupays. Elles ont par ailleurs affirmé que l’équipe n’étaitpas autorisée à interviewer des membres del’opposition politique et ont confisqué les cartesmémoire où étaient enregistrées les interviews.Liberté de réunionBien qu’elle soit garantie par la Constitution équatoguinéenne,la liberté de réunion a cette année encoreété réprimée.n À la suite des soulèvements populaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le gouvernement ainterdit en mars toutes les manifestations, y <strong>com</strong>pris lescélébrations officielles de la Journée internationale dela femme et les processions religieuses ; les forces desécurité ont été déployées en nombre accru dans lesrues pour veiller au respect de cette interdiction.n En mars, le gouvernement a rejeté la demande del’UP qui souhaitait tenir un rassemblement en faveurde réformes politiques. La CPDS, qui avait demandél’autorisation d’organiser une marche le 1 er mai àl’occasion de la Journée internationale destravailleurs, s’est elle aussi vu opposer une réponsenégative.n Les autorités ont perturbé des rassemblementsorganisés par la CPDS et l’UP en amont du référendumdu 13 novembre pour protester contre les réformesconstitutionnelles, et ont dispersé les participants.Prisonniers d’opinion – libérationsCinq prisonniers d’opinion – Emiliano Esono Micha,Cruz Obiang Ebebere, Gumersindo Ramírez Faustino,Juan Ekomo Ndong et Gerardo Angüe –, quipurgeaient des peines de six ans d’emprisonnementdepuis 2008 pour association illicite et détentionprésumée d’armes et de munitions, ont recouvré laliberté en juin à la faveur d’une grâce prononcée pourl’anniversaire du président Obiang. Dix-sept détenuspolitiques, qui étaient peut-être des prisonniersd’opinion et qui purgeaient de lourdes peines aprèsavoir été déclarés coupables de tentative de138 Amnesty International - Rapport 2012

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