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n À la surprise générale, le poète Ioussouf Djouma,connu pour son attitude critique à l’égard dugouvernement, a été libéré le 19 mai de la prison deIaslik. Il avait purgé trois des cinq annéesd’emprisonnement auxquelles il avait été condamnépour rébellion lors de son arrestation et coups etblessures sur la personne d’agents de la force publique– charges qui, selon lui, étaient motivées par desconsidérations politiques. Conduit en secret àl’aéroport de Tachkent, il a dû monter à bord d’un avionen partance pour les États-Unis. Ioussouf Djouma adéclaré qu’il avait été contraint de renoncer à lanationalité ouzbèke en échange du droit de rejoindre safamille aux États-Unis, où celle-ci avait obtenu l’asilepolitique. Dans une interview accordée à RadioOzodlyk (le service ouzbek de Radio Free Europe/RadioLiberty), il a confirmé avoir été torturé et autrementmaltraité tout au long de son emprisonnement. Il auraitnotamment subi régulièrement des périodesd’isolement cellulaire de 15 jours, enfermé dans uncachot. Le personnel pénitentiaire et les forces del’ordre avaient, d’après lui, très fréquemment recours àla torture pour extorquer des « aveux » aux détenus oupour les punir.Lutte contre le terrorisme et sécuritéLes autorités se sont cette année encore efforcéesd’obtenir, au nom de la sécurité nationale et régionaleet de la lutte contre le terrorisme, l’extradition depersonnes appartenant ou soupçonnées d’appartenirà des mouvements islamiques ou à des formationsislamistes interdits en Ouzbékistan. Celles qui étaientrenvoyées de force dans le pays couraient toutparticulièrement le risque d’être torturées ou de subird’autres mauvais traitements. Elles risquaientégalement d’être jugées au cours d’une procédureinéquitable et condamnées à de lourdes peinesd’emprisonnement qu’elles devraient purger dans desconditions cruelles, inhumaines et dégradantes.Au moins 12 des 28 ressortissants ouzbeksextradés en juin par le Kazakhstan (voir Kazakhstan)auraient été inculpés d’extrémisme religieux etd’appartenance à l’organisation islamiste desDjihadtchilar (djihadistes). Tous ont été placés ausecret après leur extradition. Les observateurs desdroits humains estimaient qu’ils étaient incarcérés àla prison de Tachkent, où ils risquaient fort d’êtretorturés. Selon ces mêmes sources, des proches deces hommes auraient fait l’objet de manœuvresd’intimidation de la part des forces de sécurité, quicherchaient à les empêcher de découvrir où ils setrouvaient.Trois des hommes extradés ont été condamnés àdes peines d’emprisonnement, à l’issue de deuxprocès distincts tenus en août et en septembre. Le21 août, Akhmad Boltaïev et Faïzoullakhon Akbarovont été condamnés respectivement à 15 et cinq ansd’emprisonnement par le tribunal régional duSyrdaria. Leurs peines ont été ramenées à 13 etquatre années en appel. Ils ont tous deux étédéclarés coupables d’appartenance aux Djihadtchilar,de diffusion de documents représentant une menacepour l’ordre public et de <strong>com</strong>plot en vue de renverserl’ordre constitutionnel de l’Ouzbékistan. Ils avaient étémaintenus au secret pendant deux mois et n’ont puvoir leurs proches qu’après le procès. Ils n’ont pas étéautorisés à se faire assister par les avocats de leurchoix et n’ont eu qu’un accès limité aux défenseurs<strong>com</strong>mis d’office pour les représenter. Le13 septembre, le tribunal pénal du district de Kibraïska condamné Kobidjon Kourbanov à quatre ansd’emprisonnement pour avoir organisé desrassemblements religieux illégaux.Surveillance internationaleLa <strong>com</strong>munauté internationale, en particulier l’Unioneuropéenne (UE) et les États-Unis, a pris un certainnombre d’initiatives pour renforcer la coopérationéconomique et sécuritaire avec l’Ouzbékistan, endépit des violations flagrantes des droits humains<strong>com</strong>mises cette année encore dans le pays.Le président Karimov s’est rendu à Bruxelles le24 janvier pour s’y entretenir d’un certain nombre dequestions concernant la coopération entre son pays,l’UE et l’OTAN dans les domaines de la sécuritérégionale et de l’économie. Cette visite, la première dugenre depuis les massacres survenus en mai 2005 àAndijan et les sanctions prises en retour par l’UE, aété publiquement dénoncée par les organisations dedéfense des droits humains. Le président du Conseileuropéen, Herman Van Rompuy, a refusé derencontrer le chef de l’État ouzbek, invoquant des« raisons idéologiques ». Le président de laCommission européenne, José Manuel Barroso, adiffusé un <strong>com</strong>muniqué de presse où il indiquait avoirévoqué la question des droits humains avec leprésident Karimov lors de leur rencontre. Toutefois,l’UE n’avait toujours pas pris de mesures concrètespour exiger du gouvernement ouzbek qu’il respecteses engagements en matière de droits humains.OAmnesty International - Rapport 2012253

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