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Milices et escadrons de la mortCertains policiers appartenaient semble-t-il à desescadrons de la mort ou à des milices se rendantcoupables de « nettoyage social », d’extorsion et detrafic d’armes et de stupéfiants.n En février, l’opération Guillotine, menée par la policefédérale, a mis au jour un réseau de corruptionimpliquant de hauts gradés de la police civile de Rio deJaneiro. Quarante-sept agents en fonction ou à laretraite ont été accusés de constitution de bandearmée, de détournement de fonds, de trafic d’armes etd’extorsion.n Dix-neuf agents de la police militaire de l’État deGoiás, dont le <strong>com</strong>mandant en chef adjoint, ont étéarrêtés en février et inculpés de participation à desescadrons de la mort. En juin, une <strong>com</strong>mission spécialeenquêtant sur l’implication de la police dans les activitésdes escadrons de la mort dans l’État a publié un rapportoù elle examinait 37 affaires de disparition forcéeauxquelles des policiers seraient mêlés. Des membresde la <strong>com</strong>mission ont reçu des menaces de mort à lasuite de la publication de ce rapport.À São Paulo, un rapport préparé par la police civilea attribué à des escadrons de la mort 150 homicidesperpétrés entre 2006 et 2010 dans le nord et l’est dela ville.Des milices maintenaient leur emprise sur denombreux quartiers de Rio de Janeiro ; ellesextorquaient de l’argent aux habitants les pluspauvres, en échange d’une protection, etfournissaient illégalement des services, par exemplede transport, de télé<strong>com</strong>munications et de gaz. Lespopulations vulnérables se trouvaient ainsi à la mercide services illicites ou non réglementés. Celles et ceuxqui refusaient cette situation étaient en butte à desmenaces, des manœuvres d’intimidation et desviolences.n En août, la juge Patrícia Acioli est morte après avoirété atteinte de 21 balles devant son domicile à Niterói,ville située dans la région métropolitaine de Rio deJaneiro. Elle avait été menacée de mort à plusieursreprises en raison de son intransigeance envers lesmilices et la criminalité policière. Onze policiers, dont le<strong>com</strong>mandant du bataillon de la police militaire de SãoGonçalo à l’époque des faits, ont été arrêtés dans lecadre de l’enquête sur cet assassinat. Ils se trouvaienten détention à la fin de l’année, dans l’attente de leurprocès.n Marcelo Freixo, député de l’État de Rio de Janeiro etprésident de la Commission des droits humains de cetÉtat, qui avait dirigé une enquête sur les milices, a étémenacé de mort à 10 reprises entre octobre etdécembre.Torture et autres mauvais traitementsLa torture était régulièrement employée au momentde l’arrestation et lors des interrogatoires et de ladétention dans les postes de police et les prisons.Conditions carcéralesOn <strong>com</strong>ptait quelque 500 000 personnes incarcéréesen 2011, 44 % d’entre elles attendant d’être jugées.Le système carcéral était marqué par une fortesurpopulation, des conditions dégradantes, lapratique courante de la torture et de fréquentesviolences entre détenus.En octobre, un projet de loi, attendu depuislongtemps, a été présenté au Congrès en vue de lacréation d’un mécanisme national de prévention etd’un <strong>com</strong>ité national de prévention et d’élimination dela torture, conformément aux exigences du Protocolefacultatif se rapportant à la Convention contre latorture [ONU]. À la fin de l’année, trois États (Rio deJaneiro, Alagoas et Paraíba) avaient adopté une loiportant création d’un mécanisme de prévention ; lalégislation était en vigueur dans l’État de Rio deJaneiro.n En septembre, une jeune fille de 14 ans a été attiréedans la prison semi-ouverte d’Heleno Fragoso, situéedans la région métropolitaine de Belém (État du Pará).Elle y a été droguée et violée pendant quatre jours. Aprèss’être enfuie, elle a déclaré à la police que deux autresadolescentes étaient utilisées <strong>com</strong>me prostituées dansla prison. Trente membres du personnel pénitentiaire, y<strong>com</strong>pris le responsable du système carcéral de l’État,ont été suspendus de leurs fonctions jusqu’à la fin del’enquête. Menacées de mort, l’adolescente et une autrejeune fille également victime de viol dans la prison ontdû être prises en charge par le programme de protectiondes enfants et adolescents.Dans la plupart des États, un grand nombred’établissements pénitentiaires et de centres dedétention de la police étaient de fait sous le contrôlede bandes criminelles.n Dans l’État de Maranhão, six détenus ont été tuéslors d’émeutes qui ont éclaté en février à la station depolice régionale de Pinheiro. Quatre d’entre eux ont étédécapités. Les prisonniers voulaient protester contre lasurpopulation dans les locaux, où 90 détenus étaiententassés dans une cellule prévue pour en accueillir 30.L’ordre des avocats de l’État a indiqué que cesBAmnesty International - Rapport 201253

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