13.07.2015 Views

Download Resource - allAfrica.com

Download Resource - allAfrica.com

Download Resource - allAfrica.com

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

discriminantes par nature ; de nombreux civils ontété tués dans ces attaques aveugles, en particulierà Misratah, la troisième ville de Libye. Les troupesloyalistes ont également enlevé et maltraité, voiretorturé, des milliers de personnes ; elles ontexécuté de manière extrajudiciaire des<strong>com</strong>battants capturés et d’autres détenus. Lesforces d’opposition ont utilisé des lance-roquetteset d’autres armes non discriminantes dans deszones résidentielles. Même après avoir pris lecontrôle de la plus grande partie du pays, fin août,le Conseil national de transition (CNT) – ladirection peu structurée de l’opposition au colonelKadhafi mise en place à la fin de février – n’a pasréussi à mettre au pas les milices formées durantle conflit. Les crimes de guerre et les autresviolations du droit international humanitaire et dudroit international relatif aux droits humains<strong>com</strong>mis par les deux camps durant le conflit sontvenus s’ajouter au sombre bilan des annéesprécédentes en matière de droits humains. Leconflit a exacerbé la xénophobie et les tensionsraciales latentes. Des milices d’opposition ontcapturé des milliers de soldats de MouammarKadhafi, de personnes soupçonnées de lui êtrefidèles et de « mercenaires africains » supposés.Beaucoup de ces prisonniers ont été battus etmaltraités et, à la fin de l’année, plusieurs moisaprès la fin du conflit, ils étaient toujoursincarcérés sans jugement et sans possibilité decontester la légalité de leur détention. De trèsnombreux autres sympathisants présumés deMouammar Kadhafi ont été tués lors de leurcapture par des <strong>com</strong>battants de l’opposition, oupeu après ; c’est également le cas de l’anciendirigeant libyen lui-même, et d’un de ses fils. Lesforces d’opposition ont aussi pillé et incendié deshabitations et mené des attaques à titre devengeance, ou d’autres actes de représailles,contre des partisans présumés du colonel Kadhafi.Des centaines de milliers de personnes ont fui les<strong>com</strong>bats, ce qui a provoqué des déplacementsmassifs de populations en Libye et au-delà desfrontières et a donné lieu à des opérationsd’évacuation de grande ampleur. L’impunité pourles violations flagrantes des droits humains<strong>com</strong>mises dans le passé et les exactionspersistantes des milices restait profondémentancrée. Les femmes continuaient d’être victimesde discrimination dans la loi et dans la pratique.ContexteDes manifestations antigouvernementales quidevaient se tenir le 17 février ont été déclenchéesdeux jours plus tôt à Benghazi, la deuxième ville deLibye, lorsque deux militants de premier plan ont étéarrêtés par les forces de sécurité. Les deux militantsont été rapidement relâchés, mais le mouvement s’esttrès vite étendu à tout le pays, alors que les forcesgouvernementales, pour tenter de le juguler, avaientrecours à une force excessive, y <strong>com</strong>pris meurtrière.En deux semaines, il s’est transformé en un conflitarmé interne, la population ayant neutralisé l’arméegouvernementale et pris les armes contre elle dansl’est de la Libye, dans le massif du Nefoussa et dansla ville côtière de Misratah. Les affrontements armésse sont intensifiés, les forces du colonel Kadhafitentant de reconquérir le territoire pris par l’oppositionet celle-ci s’efforçant de gagner du terrain. Le17 mars, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté larésolution 1973 qui autorisait la mise en place d’unezone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye et laprise de toutes les mesures nécessaires pour protégerles civils, à l’exception du déploiement d’une forced’occupation étrangère. Deux jours plus tard, unecoalition internationale lançait des frappes aériennescontre les troupes du colonel Kadhafi, déployées dansla périphérie de Benghazi, et <strong>com</strong>mençait à aider lesforces d’opposition à les repousser. Prenant lecontrôle des opérations à la fin mars, l’OTAN a menéensuite, jusqu’au 31 octobre, des milliers de raidsaériens sur les forces et les infrastructures deMouammar Kadhafi. Fin août, les forces opposées àce dernier avaient pris le contrôle de la plus grandepartie du pays, y <strong>com</strong>pris Tripoli, mais les <strong>com</strong>batsont continué, surtout à Beni Walid et à Syrte. Le23 octobre, Mostafa Abdeljalil, président du CNT, aannoncé officiellement la « libération de la Libye ».Le CNT s’est engagé à instaurer un Étatdémocratique pluraliste s’appuyant sur le respect desdroits fondamentaux. Sa Déclaration constitutionnelle,rendue publique le 3 août, incorpore des principesrelatifs aux droits humains, notamment le respect deslibertés fondamentales, l’absence de discrimination etle droit à un procès équitable.Utilisation excessive de la forceLes forces de sécurité et les soldats du colonelKadhafi ont eu recours à une force meurtrière etdisproportionnée pour tenter de réprimer lesmanifestations qui ont débuté en février ; ils ont utiliséLAmnesty International - Rapport 2012197

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!