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64 LA DIPHTÉRIE
marché considérable où tous les environs se donnent
rendez-vous. Cela dura quatre ans, sans rompre une seule
fois l'immunité de Bourgueil. D'où venait cette immu­
nité? Nous ne voyons pas de meilleure réponse à cette
question que celle qui fut faite à propos du choléra dans
la séance de la Société de médecine publique à laquelle
nous avons déjà emprunté : « Toute épidémie dure un
certain temps, puis elle s'arrête. La maladie ne choisit
pas seulement les individus, elle choisit les endroits,
établissant ses foyers plutôt dans tel endroit que dans
tel autre. Pourquoi n'y a-t-il pas eu de choléra à Lyon ?
je l'ignore. Pourquoi la scarlatine est-elle plus fréquente
à Londres qu'à Paris ? je n'en sais pas davantage. Nous
ignorons, il ne faut pas craindre de l'avouer, encore
bien des choses, et certainement je dirai avec M. Des­
prés que la médecine est une science encore impar­
faite. 1 ».
L'épidémie dont nous venons de parler fournit une
symptomatologie qui met en relief la nature primiti­
vement infectieuse de la dipthérie, une dans son pro­
cessus et son essence, bénigne ou maligne suivant la
•quantité virulente, toujours toxique.
Enfin, elle a offert des faits importants, démontrant
à la fois sa nature infectieuse d'emblée et sa bizarrerie
trompeuse d'évolution, dans l'interversion des locali­
sations morbides du virus, la contagion atmosphérique
à forme d'inoculation, la diphtérie fruste.
1 Prof' GRANCHER. Ibid.