V M

50 LA DIPHTERIE
le plus gros tribut fut payé par l'enfance, environ les
deux tiers des cas. Mais il m'est impossible de déter­
miner les causes d'immunité constitutionnelle; enfants,
vieillards, adultes vigoureux, gens malingres et valétu­
dinaires, me parurent se comporter de même devant
l'épouvantable maladie. Je ne vis que quatre cas de
croup, deux furent opérés, inutile d'ajouter sans succès. »
(Docteur Frouslin ( .)
La diphtérie, toujours toxique, toujours « noire », pro­
cédant toujours par foyers, par intervalles plus ou moins
longs, descend la vallée de la Loire, suivant, avons-nous
dit, le courant athmosphérique habituel au pays, fait
un trajet à vol d'oiseau, de cinq à six lieues en six ans,
arrive à Allonnes, Vivy, où je pus l'observer ; à Allonnes,.
avec le docteur Foucleau, à Vivy avec le docteur Caler-
nault. Ce furent Ses dernières étapes, après lesquelles la
fausse membrane prit la forme blanch'e, blanc-grisâtre,
à part quelques rares exceptions; c'est-à-dire à Villeber-
nier, Saumur, les environs de Vivy et d'Allonnes sur une
bande territoriale de quatre lieues.
Deux faits relatifs à la faible diffusibilité du germe
me paraissent mériter d'être consignés ici.
Voici le premier :
A Villebernier, l'école de garçons n'est séparée de celle
1 Dans une épidémie de diphtérie toxique ohservée dans le même
temps aux environs d'Angers, à Saint-Georges-sur-Loire, sur quatievinsts
cas observésdontlesdeuxtiersatteignant des enfants au-dessous
de dix ans, il y eut un seul cas de croup.