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FORMES ET DIAGNOSTIC 95
intermédiaire, toutes artificielles, disparaissent devant la
réalité clinique d'après laquelle dire toxique n est pas
dire fatalement mortel, dire bénigne n est jamais assurer
que la bénigne d'aujourd'hui ne sera pas la toxique de
demain, ni que les localisations, indépendamment de
l'état infectieux général, n'amèneront pas une terminaison
fatale. Elle ne saurait donner en clarté ce qu elle perd
en vérité. Du reste, ces classifications qui, pour toute
maladie du même genre, présenlent forcément un côté
•
attaquable, ont, pour la diphtérie, un point de départ éminemment
glissant. Elles s'appuient sur la localisation
première, l'angine à laquelle on reconnaissait autrefois
une influence causale que nous avons ardemment com­
battue. On étiquetait la série des phénomènes morbides,
d'après celui dont on les faisait faussement dériver. Nous
retrouvons donc ici l'incertitude que nous avons trouvée
dans l'enchaînement nosologique et que nous retrouve­
rons encore à l'endroit du traitement.
D'autre part, supprimer la diphtérie grave intermé­
diaire, est se replacer entre les deux termes « toxique et
bénigne » sous lesquels on ne saurait mettre tous les cas
observés. Celle qui amène le croup, la bronchite pseudo­
membraneuse, la broncho-pneumonie ; celle qui, sans
grande extension gutturale, laryngienne, ou bronchique,
donne l'albumine à flots ou une paralysie redoutable,
n'est pas une dipthérie bénigne. Mais, la conclusion
logique n est pas non plus la recherche d'un classement
ancien ou nouveau pour de pareils faits ; c'est la néga­
tion, parfaitement clinique, de la bénignité de la diphté-