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NATURE DE LA DIPHTÉRIE 29
« L'observation de notre interne M. Albaran qui vient
d'être atteint de la diphtérie et par bonheur a guéri, est
particulièrement intéressante :
« Le 16 février 1886 il était mordu à la paume de la
main gauche par un enfant qu'il opérait; trois ou quatre
jours après sa morsure, sa plaie se recouvre d'un exsu­
dât grisâtre adhérent, pelliculaire, d'aspect nettement
diphtérique. La plaie était douloureuse et accompagnée
d'une adénopathie axillaire manifeste. Le trailement :
pansement au sublimé, à l'iodoforme, cautérisation au
nitrate d'argent, aboutit à la cicatrisation de la morsure
qui paraissait complètement guérie à la date du I or mars.
Ce jour même, M. Albarau fait une nouvelle trachéoto­
mie, il reçoit sur la figure des éclaboussures de sang et
de fausses membranes. Quatre jours après fi deuxième
trachéotomie et seize jours après la première, appa­
raissait une angine diphtérique. La question se pose de
savoir si c'est la morsure ou l'éclaboussure qui a été' le
mode d'inoculation. Or, les faits que je viens de vous citer
et surtout le fait intéressant de notre petit malade qui a
mis un mois à passer delà diphtérie cutanée à la diphté­
rie pharyngée, nous autorise non pas à affirmer, mais au
moins à penser que la morsure a été chez M. Albaran
la porte d'entrée de la diphtérie. En effet, nous sommes
certains, la plaie étant devenue diphtérique, que le germe
de la diphtérie a pénétré' dans l'économie ce jour-là.
Nous n'avons pas la même certitude pour les éclabous­
sures de la face qui n'ont été suivies, in situ, d'aucun
effet local. »