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132 LA DIPHTÉRIE
saillante blanchâtre, constituée par une infiltration
locale du tissu sous-muqueux qui s'étend sur le repli
aryténo-épiglottique du même coté ; cette plaque a
un centimètre et demi de longueur. Du côté gauche de
l'épiglotte, à très peu de distance de la base de la langue,
une plaque semblable, beaucoup plus petite; il y a, en
plus, des traces d'œdème sur différentes parties de la
muqueuse épiglottique. Et cela avait suffi pour donner
les symptômes du croup.
Tout le monde a lu le récit, fait par Trousseau, de ce
collégien de Juilly, âgé de treize ans, qui, le matin, est
pris d'une oppression épouvantable. Il avait une toux
rauque, une.voix enrouée, éteinte ; ses inspirations pro­
duisaient un sifflement bruyant. Trousseau est demandé 1 ,
et quelque empressement qu'il put mettre, n'arrive que
quatre heures après ; l'enfant venait d'expirer.
On enlève aussitôt le larynx et la trachée, on examine
avec la plus minutieuse attention : la muqueuse du
larynx, des cordes vocales, des replis ary-épigloltiques
était rouge, tuméfiée, mais il n'y avait aucune fausse
membrane; on n'en avait observé, du vivant de l'enfant,
ni dans la gorge, ni dans les crachats.
J'ai pu, dix fois, enlever quelques heures après la
mort, le larynx d'enfants morts du croup au courant
d'une diphtérie.
Une seule fois, j'ai trouvé une large membrane cou­
vrant une partie du repli ary-épiglottique droit, et descen-
1 TROUSSEAU, Clinique médicale de l'Hôtel-Dieu, t. I, p. 255,256.