V M

70 LA DIPHTÉRIE
sur les muqueuses : le croup. Le croup barre la scène,
masque la maladie, accapare à lui tout seul la sympto­
matologie et le pronostic, substitue l'asphyxie méca­
nique à l'intoxication. Quelque intimement lié qu'il soit
à la diphtérie, cet accident ne doit être que cité dans
son étude, et prendre à part la large place que lui crée
sa physionomie tellement personnelle.
INVASION. — La diphtérie ne commence pas par la
fausse membrane, elle ne doit pas commencer ni par la
néphrite, ni par la paralysie même quand son évolution
présente ces rares et bizarres interversions dont nous
avons parlé. Elle commence par les signes communs à
toute maladie infectieuse ; ce qu'on appelle avec raison
les symptômes généraux. Seulement, cette période d'in­
vasion très sensible pour la rougeole, pour la variole
surtout, moins pour la scarlatine dont les analogies avec
la diphtérie ont souvent été relevées, est courte et
souvent insensible pour cette dernière. La difficulté, du
resle, n'est pas pour la diphtérie toxique comme celle
dont nous avons parlé, comme celle également épidé-
mique,qui a fourni au docteur Gabriel le sujet de la thèse
naugurale * Les pathologistes sont unanimes à décrire
une période prodomique constituée par le vomissement
coïncidant avec la constipation, immédiatement précédé
1 GABRIEL, Th. Paris 1883 . — Du vomissement comme signe de
début de la diphtérie toxique.
Le vomissement, phénomène commun à toute infection grave, n'a
rien de spécial à l'infection de la diphtérie. (Note de l'auteur.)