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LA DIPHTÉRIE 75
suivant l'expression de M. de Saint-Germain, « l'appa­
rence proconsulaire » par comparaison avec certains
bustes de Vitellius. Plus près de la vérité par sa double
cause anatomique et infectieuse, l'appréciation de l'em­
poisonnement par l'état ganglionnaire souffre encore de
nombreuses inexactitudes. « La suppuration des gan­
glions n est pas, il est vrai, très commune. Je ne l'ai
observée que frenle-neuf fois. Sur ces trente-neuf cas,
vingt ont guéri, sans que la suppuration ait influencé en
rien la marche de la maladie » (Cadet de Gassicourt,
ibid, p. 74). a Elle n'a, du reste, jamais les grands
désordres, les décollements profonds des bubons scarla-
tineux, elle reste accident local » (C. de Gassicourt).
Si maintenant on réunit les probabilités fournies par
la fausse membrane, à celles fournies par la muqueuse
et ses conséquences ganglionnaires, on augmente con­
sidérablement la valeur des renseignements diagnos­
tiques et pronostiques qui doivent encore et surtout être
complétés par l'examen général, la physionomie patho­
logique du malade. «Ce cachet particulier que la maladie
imprime à ses victimes et qui leur donne un aspect
inoubliable. On reconnaît à ces trails que le poison a
plus ou moins profondément pénétré l'organisme ou que
l'infection semble être restée pour ainsi dire superficielle
et n'avoir pas assez remué le sol pour lui faire porter
tous ses fruits pathologiques ' » Mais la diphtérie peut à
* CAHET DE GASSICOURT, Traité clinique des maladies de l'enfance,
t. 111, p. 68.