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NATURE DE LA DIPHTÉRIE 43
d'hôpital, signalée du reste par Trousseau lui-même. Le
germe transporté par l'air ou autrement, peut se déposer
sur une plaie, cutanée ou muqueuse, accidentelle, les
vésicatoires (ces vésicatoires de précaution, que proscri­
vait énergiquement Trousseau en temps d'épidémie), un
furoncle, une écorchure, une vieille dermatite, une
érosion insignifiante de la commissure des paupières ou
des lèvres. La marche de l'infection n'offre, en ce cas,
aucun caractère spécial, la plaie contaminée se couvre
quelquefois d'une fausse membrane, l'infection est plus
lente, ce que le professeur Grancher attribue, comme
on l'a vu, à l'éloignement des centres; tout peut se
borner à l'accident local si l'organisme est réfractaire.
L'organisme peut être envahi sans angine, mais le plus
souvent l'angine se développe avec son caractère ordi­
naire.
On le voit, soit que le germe diphtérique s'introduise
par l'air respiré dans l'économie, y détermine une infec­
tion dont l'angine est une des manifestations; soit
qu amené par contact sur une érosion, sur les muqueuses
du nez, des yeux, de la bouche môme, ilpénêtre autre­
ment, l'angine pseudo-membraneuse n arien, même dans
les cas bénins, de ce qui caractérise le phénomène initial,
constant, du chancre induré pris comme exemple, Elle
ne saurait être un point d'entrée, non plus qu'un point de
départ.
En résumé donc, une erreur dont les conséquences pra­
tiques sont énormes a longtemps régné et règne encore