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TRAITEMENT DE LA DIPHTÉRIE 109
vement leurs illusions, ils n en admettent plus. Ils sont
arrivés, sur la nature même de la maladie, à une idée
qui confirme leur attitude réservée. C'est, pour eux,
un empoisonnement fort ou faible. Le faible permet, à
moins de complications connues, une guérison qu'on
aidera avec plus ou moins d'habileté. Le fort tuera iné-
ritablement ; el il en sera ainsi jusqu'à la découverete
empirique ou scientifique d'un remède vraisemblable­
ment introuvable.
Les sombres, les désespérés, ont essuyé la tempête ds
quelque épidémie toxique. Ils ont assisté à ces ravages
affreux, foudroyants, d'un virus inconnu, jetant dan-
l'économie la gangrène et la peste, désarmant du pre
mier coup le malade et le médecin. Pour ceux-là, la
diphtérie, la vraie, est au-dessus de toute ressource; elle
est le « mal qui répand la terreur ». Ils haussent le
épaules quand on leur parle d J guérisons obt A nues.
Qu'ell? ait permis sous leurs yeux mêmes des survi­
vances rares, ils ne savent comment cela se fait.
Les indifférents, pourqui il s'agit : d'une lutte difficile,
toujours aléatoire, et d'un principe douteux. Est-ce de la
gorge, est-ce de l'économie (pie vient le mal ? On ne sait
pas. Il se publie tous les mois quelque moyen nouveau
on prendra celui-là jusqu'au prochain. Du reste, la fa­
mille du malade est prévenue, le diagnostic émis, sans
qu'on ail besoin d'insister. N'ayant pour la résistance
au mal aucune conviction, on ne peut en communiquer
aucune. C'est la résignation sans désespoiret sans espoir,
livrée à une thérapeutique qu on essaye