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122 LA DIPHTÉRIE
au moyen de deux bouchons, un de chaque côté de la
mâchoire ; introduire, entre ces deux bouchons, le pin­
ceau imbibé de la solution caustique et écouvillonner
vigoureusement toute la gorge. Les irrigations phéni-
quées doivent être faites comme chez l'adulte » (Docteur
Gaucher).
Ce qu'il y a de plus étonnant dans un pareil traitement
c'est la force de conviction qu'il suppose chez l'opéra­
teur. Nous sommeshabitués à écarter comme un voile la
douleur et ses expressions, pour aller au delà, vers un
but qui doit toujours être le salut du malade. Ici, il n'y
a pas de conviction, il y a une opinion sur la nature de
la diphtérie; et tellement une simple opinion que M. E.
Gaucher lui-même, dans le travail que nous venons de
citer, dit : « Beaucoup de médecins professent que la
diphtérie est une maladie générale d'emblée. Cette opi­
nion était communément adoptée il y a quelques années;
elle était, courante à l'hôpital des Enfants, quand j'étais
interne de cet hôpital en 1879; c'est elle qui m'a été
enseignée par mon maître Archambault. A mon avis la
seconde manière de voir, celle qui fait dériver l'infection
de la fausse membrane, est la vraie. »
Une autre conséquence de pareils traitements, tour à
tour et mille fois abandonnés, repris, vilipendés et remis
de nouveau en l'honneur, est la preuve si souvent faite
au courant des pages précédentes, du processus extraor­
dinaire de l'infection diphtérique, à virus peu ou point
pyrogène, se masquant derrière l'accident local qui
domine absolument toute la période initiale de l'évolu-