V M

18 LA DIPHTÉRIE
de rapprochement anatomo - pathologique possible.
D'autres considérations l'en écartent encore plus. Nous
verrons en effet, en étudiant le mode d'entrée de l'infec­
tion, que le mode par effraction ou inoculation est rare,
tellement rare que Boger le nie absolument. Or, la fausse
membrane, accident primitif, suppose l'inoculation, qui
demande des conditions la plupart du temps irréalisées.
Une nouvelle preuve que l'inflammation de la muqueuse
est tout, et la fausse membrane rien, preuve qui vient
bien à l'appui de ce principe, développé par Sanné, qu'il
n'y a aucun rapport constant entre les caractères de la
fausse membrane et le degré d'infection diphtérique, est
l'inflammation ganglionnaire, si bien corrélative à l'an­
gine. — A muqueuse légèrement tuméfiée, ganglion cer­
vical petit et roulant sous le doigt ; puis, proportion­
nellement à l'état toxique, accroissement de cette
tuméfaction, empâtement de l'atmosphère celluleuse
qui unit les ganglions, jusqu'à ce bubon, « qui sent la
peste», décrit par Trousseau. « Sans doute, dit M. Cadet
de Gassicourt, l'adénite est consécutive àla lésion laryngo-
pharyngienne, mais cette inflammation spécifique est
déjà le fait de la diphtérie ; mais, les vaisseaux lympha­
tiques intermédiaires entre l'amygdale et le ganglion
sont pris par la diphtérie ; c'est sous l'influence de la
diphtérie que le ganglion se congestionne et s'enflamme.
Les recherches modernes ne laissent aucun doute à cet
égard. » En effet : « Les ganglions lymphatiques sous-
maxillaires sont tuméfiés presque dès le début de l'an­
gine. Sur une surface de section, ils offrent une couleur