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86 LA DIPHTÉRIE
entre la cyanose et l'anémie» (Suss). Le pouls se ralentit
d'abord avec quelques irrégularités, puis, éclate la
« folie » de l'organe central privé de son nerf régu­
lateur. Il bat cent cinquante, cent quatre-vingts fois par
minute. Les pulsations bientôt ne peuvent plus se comp­
ter. L'auscultation ne révèle aucun bruit anormal vers
les valvules. Le malade exprime une angoisse compa­
rable à celle de l'angine de poitrine. La douleur lui
arrache des cris.
Presque en même temps, la respiration s'accélère jus­
qu'à cinquante inspirations par minute, devient dysp-
néique et, tandis que l'auscultation ne révèle aucun
bruit anormal dans la respiration, qu'on ne constate ni
toux, ni tirage, le malade offre l'aspect de l'asphyxie par
pneumonie massive ou bronchite capillaire. Le type
respiratoire dit de Cheyne-Stockes, se rencontre quel­
quefois, mais assez exceptionnellement pour qu'on ne
puisse conclure à l'origine bulbaire des accidents.
Ces symptômes, souvent presque simultanés, peuvent
pourtant se suivre, s'isoler, s'accoupler, offrir des atté­
nuations toujours accompagnées de crises. Le ralentis­
sement initial indique une période d'excitation primitive,
à laquelle l'affeclion peut s'arrêter et rester curable.
Les troubles fonctionnels du larynx, dépendant du
même complexus nerveux, ne se rencontrent pas régu­
lièrement.
ÉTUDE DE L'ÉTAT GÉNÉRAL DU DIPHTÉRIQUE. — A chaque
instant nous avons dû signaler la nécessité où se trouve