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230 LA DIPHTERIE
de l'hotel-Dieu d'Orléans ont immédiatement pris les
urines noires. La néphrite infectieuse de la diphtérie va
quelquefois, bien que beaucoup plus rarement, à la
même intensité H 2° L'âge du malade i^enfant de onze
1 Voici une observation du docteur Barbot, de Jonsac, où l'usage
de doses considérables d'acide phénique, employées sans inconvénient
constaté, a coïncidé avec la guérison dans un cas de croup
désespéré ; o Je fus appelé le 2a décembre 1887, à six kilomètresde
chez moi, pour une petite fille de deux ans atteinte de diphtérie :
toux éteinte, voix éteinte, accès de sull'ocation, tirage modéré dans
l'intervalle, .l'installai la vaporisation phéniquée, dans une chambre
de petit cubage. Le lendemain matin le tirage était effrayant. Le
visage était cyanose, l'enfant se jetait d'un côté à l'autre de son lit,
avait dans ses yeux largement ouverts une expression d'angoisse
inexprimable, la dépression sus-sternale telle qu'on eût caché audessus
de la fourchettedu slernum un gros marbre à jouer; on n'aurait
pu compter le pouls. L'âge de l'enfant, les difficultés de la trachéotomie
et des soins consécutifs, dans le cas présent, me tirent rejeter
l'opération urgente. Je crus l'enfant perdue et donnai simplement
le conseil d'augmenter la vaporisation, d'augmenter la température.
Je fus presque surpris d'êlre redemandé le lendemain. L'état
élait à peu près le même, le tirage moins dur, ce que j'attribuai à
la fatigue et à l'asphyxie. On avait exagéré ma prescription ; il y
avait dans la chambre 32" de chaleur el on avait dépensé depuis le
25 au soir 600 grammes d'acide phénique. Rien ne coutre-indiquant,
je laissai continuer dans les mêmes proportions, doul personne ne
se plaignait d'ailleurs dans l'entourage. Je n'ai jamais vu dans les
cinquante-quatre cas que j'ai soigné par le même système, une atmosphère
phéniquée nomme celle de cette petite chamtire. Enfin le 27
décembre à 11 heures du soir l'enfanl antisepsiée de cette sorle depuis
le 25, et tirant sans rémission comme je vieus de l'exposer, eut
une quinte de toux qui détacha un gros crachai, formé probablement
de fausses membranes, qu'elle amena bien à ses lèvres,
mais avala comme tous les enfants de cet âge; la suffocation cessa
aussitôt, l'enfant s'endormit et passa paisiblement le reste de la nuit.
« Lorsque j'arrivai le lendemain matin, on me raconta ce que je
viens de dire et je constatai, en effet, un changement énorme. La
respiration encore ronflante au larynx était facile : plus de lirage,
pouls à 110, physionomie calme, voix éraillée mais non aphone. Je
fis continuer la vaporisation à la même dose jusqu'au lendemain, à
partir duquel ou diminua. L'enfant guérit (D r Barbot). »
J'ai eu soin de citer cette observation non à l'appui de la méthode