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LA DIPHTÉRIE 87
le médecin, pour compléter tel signe diagnostique ou
pronostique, de rechercher dans l'ensemble du malade
le niveau des phénomènes généraux de l'infection. Il y
a là, en effet, un groupe d'indications de la plus haute
importance.
Et d'abord, l'aspect du malade. Dans la diphtérie
grave, le teint, animé au début, devient pâle, d'une pâleur
livide, plombée; les muqueuses sont cyaniques, la phy­
sionomie morne, typhoïde, l'œil voilé. L'intelligence est
lente, tout en restant nette. Les forces diminuent pro­
gressivement, le marasme arrive avec le refroidissement,
l'haleine est fétide, les ganglions énormes « pestiferi
morbi naluram redolens » (Mercado). Quel que soit le
diminutif toxique, le diphtérique a toujours sur le visage,
sur le teint en particulier, la marque de l'intoxication.
La fièvre nulle ou insignifiante dans les cas légers,n'est
vive au début que dans les cas graves. Nous verrons en
étudiant le croup après trachéotomie, l'importance de
ses recrudescences comme signe de complications.
La température s'élève peu, 40" au début, tombant
presque aussitôt à 38" le matin, 39" le soir. Au troisième
ou quatrième jour, elle descend vers la normale, si
l'évolution morbide prend une allure favorable; la per­
sistance d'une température élevée est d'un pronostic
grave. La descente thermométrique de 40" à 37° et au-
dessous, sans amélioration apparente, est l'indice du
collapsus. La diphtérie n'a pas de courbe thermique
spéciale (Sanné).
Le pouls offre ceci de particulier : que sa rapidité n est