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16 LA DIPHTÉRIE
même, dit-on, en mucine ; la fausse membrane se fait
pulpeuse, se ramollit, se désagrège.
Jusqu'à Bretonneau, on pensait que la fausse mem­
brane était une escharre. L'école allemande a repris
cette idée et a voulu en faire le point de départ d'une
classification nosologique d'après laquelle il y avait :
un exsudât diphtérique dont le caractère distinctif serait
d'être interstitiel aux tissus; un exsudât croupal ou
simplement inflammatoire, laissant intact le derme sous-
jacent. On eut alors des bronchites, des pneumonies,
des laryngites, des néphrites croupales, tandis que la
stomatite ulcéro-membraneuse, la dysenterie, la pour­
riture d'hôpital devenaient des diphtéries. Théories sans
fondement dans l'observation, qu'on délaisse partout
aujourd'hui pour revenir à l'appréciation deBretonneau,
confirmée parles recherches exposées tout à l'heure. Non
pas l'opinion trop exclusive qu'il émettait, d'après
laquelle la fausse membrane serait le produit d'un travail
analogue à celui qui fournit la fausse membrane pleu­
rale, en respectant l'intégrité de la plèvre. Trousseau,
Boger, Peler, Billiet et Barthez, Liboulbène n'ont pas
eu de peine à établir que l'état de la muqueuse, propor­
tionnel à l'empoisonnement organique, peut dans la
diphtérie comme dans la plupart des maladies infec­
tieuses, s'altérer à une profondeur variable, se gangre­
ner jusqu'à déterminer des perforations du voile du
palais (Sanné).
En résumé, l'anatomie pathologique montre la fausse
membrane comme un produit fibrineux de nature iden-