V M

208 LA DIPHTÉRIE
bras au ciel et s'écrieront : « Il ne l'a pas cautérisé ! »
Un vieux médecin, toujours ami de la famille, appelé
derrière vous, tirera aussitôt sa pierre infernale, il brû­
lerai — On a eu le courage de brûler, personne n'a
jamais su quoi, jusque dans ce larynx en contracture,
en plein tirage. Il y a eu des morts immédiates, cela ne
fait rien: il s'est trouvé en revanche des cas heureux,
dont on a fait grand bruit, ou le spasme affreux qui a
suivi la brûlure, a fait sortir une fausse membrane,
le soulagement s'en est suivi, la diphtérie d'autre part
était bénigne, le malade a guéri. Il y a des malades qui
guérissent malgré tout. Nous n avons pas besoin de
redire à quel point nous repoussons toute tentative de ce
genre, comme inexplicable, irrationnelle, dangereuse.
Nous avons été, courageusement, jusqu'à affirmer au
contraire, que nous respections la fausse membrane
comme une chose en elle-même absolument inoffensive,
et comme un excellent point de diagnostic et de pro­
nostic. Nous avons pu d'autre part, toujours imposer
assez notre conviction à la famille pour couper court
à toute insistance à ce sujet; dans le cas contraire, nous
aurions passé outre, ou nous nous serions retirés.
Puis arrivent les remèdes populaires, puis les révul­
sifs, le vésicatoire, le thapsia, les pommades irritantes
en frictions. Nous avons répété, après tant d'autres que,
les irritations, les solutions de continuité épidermiques,
étaient des appels faits à la localisation pseudo-mem­
braneuse, partant, une chose à éviter soigneusement.
Il faut en dernier lieu entrer dans l'arsenal théra-