V M

30 LA DIPHTÉRIE
A ces faits et à beaucoup d'autres non moins pro­
bants qu'on pourrait ajouter, les objections suivantes
ont été faites : 1° la fausse membrane ne se développe
pas toujours au point d'inoculation, ce qui contredit
également le point de départ de l'infection à l'angine
pseudo - membraneuse. M. Bergeron a répondu que
d'autres scepticémies, celles de la morve, de la variole
par exemple, ne donnent également à leur point d'ino­
culation que la lymphangite simple ou une plaie de
mauvaise nature, ou rien. 2° M. Boger objecte avec
raison que les inoculés vivaient tous dans un foyer de
diphtérie, par conséquent dans les conditions de la con­
tagion habituelle, la plus fréquente et la plus indéniable,
la contagion par inhalation. Mais l'inoculabilité est l'apa­
nage de toutes les infections microbiennes, contagieuses
ou non, et la fausse membrane qui suit assez souvent l'ino­
culation à son point même, est une preuve de l'inoculabi­
lité de la diphtérie. 3° Une autre objection, également
faite parM. Boger, est la variabilité de l'incubation,après
la diphtérie inoculée, où elle va jusqu'à quinze jours, alors
(jue les faits ordinaires la montrent de deux à sept jours.
Nous trouvons à celte objection dans la leçon du pro­
fesseur Grancher, où nous puisions tout à l'heure, la
réponse suivante, trop intéressante et trop autorisée pour
que nous hésitions à la transcrire : « Cette incubation que
l'on s'accorde à reconnaître varier de quelques heures à
quelques jours, peut être en vérité beaucoup plus longue,
si l'on veut bien ne pas confondre deux choses qu'il
faut soigneusement distinguer : le développement sur