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LA TRACHÉOTOMIE 187
lements qui peuvent être produits par le dilatateur,
lorsqu une de ses branches vient à se dégager de la
Irachée et à écarter les parties molles voisines. C'est
toujours un fait regrettable qui peut être le point de
départ d'infiamation ou d'emphysème. Avant de cher­
cher à faire pénétrer la canule, il faut toujours avoir
perçu le bruil canulaire, qui marque si bien la pénétra­
tion dans latrachée et le sifflement de la respiration dans
le tube ; s'assurer, une fois la canule descendue, qu elle
est bien traversée par l'air respiré. Ce temps de l'opé­
ration, un des plus délicats, demande qu on ne se hâte
point, comme on est instinctivement poussé à le faire,
qu'on guide la canule, qu on s assure de son introduc­
tion. Elle peut être dans la trachée et fermée par des
fausses membranes refoulées au devant d'elle, M. de
Saint-Germain en raconte un exemple; elle donne alors
l'illusion d'une canule en fausse route que l'air ne peut
traverser.
L'effroi de tout opérateur est l'hémorrhagie. Elle est
toujours veineuse, elle source de ces veines grossies,
qui, avant l'opération, peuvent quelquefois se voir
faisant relief sous la peau. Une nappe de sang noir, un
véritable jet, qui arrive en certain cas à la grosseur
d'une plume d'oie, sort tout à coup de l'incision. Que
faire? Pincer, lier, cautériser ? C'est un temps perdu,
un abandon inutile et préjudiciable de l'opération.
Devait-on chercher à s'abslenir de ces sections vascu-
laire? — Nous avons vu que l'opération à ciel ouvert
de Trousseau ne rendait même pas cet écueil évitable,