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294 LA DIPHTÉRIE
vêtements même. On ne saurait mettre d'exagération
dans cet ordre d'idées ou de précautions. Jusqu'à pré­
cision scientifique de la biologie des germes, de leur
mode de propagation plus particulièrement, nous lut­
tons contre un inconnu terrible, mais absolument réel
et démontré surtout par ses effets. Les virus se trans­
portent-ils par l'air ou par contact? — On a pu voir, au
courant de ses pages, qu'avec la plupart des auteurs
nous avons fait une part très large à la contagion aérienne
de la diphtérie. Or, à mesure que les observations se
multiplient, la théorie de la propagation atmosphérique
des germes cède le pas à la théorie de la contagion par
contact, beaucoup plus accessible heureusement, aux
moyens prophylactiques. De sorte que, sans nier encore
le transport des maladies zymotiques par l'air, on le
considère aujourd'hui comme exceptionnel. Le professeur
L. Lefort vient de porter à la contagion atmosphérique
ce défi de laisser pendant un an entièrement exposées
à l'air des salles, tout en les préservant du contact, les
plaies qu'il avait en traitement dans son service. Aucune
infection ne s'est produite, les plaies ont guéri comme
sous un pansement de Lister. Le professeur Grancher ma
raconté comment, dans une pièce du laboratoire de
Pasteur qu'on appelle la « Chambre des ensemence­
ments », parce que c'est là que se font les cultures, que
s'étudient les atténuations virulentes, on n a pendanttrès
longtemps pénétré qu'avec des précautions infinies.
Toute agitation de l'air, tout bruit, toute secousse pa­
raissaient devoir mettre en mouvement quelque poussière