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76 LA DIPHTÉRIE
toute période de son évolution, de superficielle, se faire
profonde avec la plus épouvantable rapidité; comme
elle peut choisir en quelque sorte dans la triade élective
de son cycle symptomatologique. Elle peut atteindre
sérieusement le rein après avoir évolué légèrement sur
les muqueuses, devenir fatale à une période éloignée par
la paralysie.
La signature habituelle de l'intoxication, la fausse
membrane, peut manquer ; il y a des diphtéries frustes
(Trousseau) que Lasègue a décrites sous le nom d'angine
diphtéroïde et dont les exemples se rencontrent quelque­
fois dans la diphtérie endémique comme les cas cités par
Sanné et Cadet de Gassicourt, plus souvent dans les
épidémies. Les faits de diphtérie fruste sont désormais
nombreux : Vigla ( Bulletin de la Société -médicale des
hôpitaux), Beaupoil (Bulletin de la Société de chirurgie,
1860), Laboulbène, Fourgeaud, Bricheteau (Th. de
Paris, 1861) en ont publié des observations; nous l'avons
nous-mème observée deux fois. On reconnaît la diphté­
rie parla gravité des symptômes généraux liés à l'angine
sans fausse membrane, et si la diphtérie évolue, si le
malade survit, à l'albuminurie, surtout à la paralysie
toute particulière à l'intoxication diphtérique.
L'extension de la localisation pseudo-membraneuse
donne au larynx: le croup, que nous avons isolé; aux
bronches la bronchite pseudo-membraneuse; au poumon
lui-même, la broncho-pneumonie ou la pneumonie diph­
térique. Ni l'une ni l'aulre n ont, pendant la vie, de
signes distinctifs de la bronchite, de la broncho-pneu-