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12 LA DIPHTÉRIE
pâle, livide, plombé; puis, angine d'un rouge foncé,
imméd iatementaccompagnée d'engorgements ganglion­
naires, puis, fausse membrane. Celle-ci, nousl'avons déjà
dit, peut être immédiatement multiple, surgira la même
heure aux fosses nasales, aux yeux, à l'anus, à la vulve,
à la peau, en même temps qu'à la gorge.
Si l'intoxication est légère, la diphtérie bénigne, il se
passe pour elle ce qui se passe pour la variole discrète,
le médecin est appelé quand l'éruption est constituée.
Même dans ce cas, et pour peu que vous ayez affaire à
un malade qni puisse rendre compte de ses sensations,
ou à un entourage attentif, vous pouvez presque toujours
retrouver, atténués, les symptômesinitiauxdel'infection.
C'est si vrai que pas un auteur, traitant delà forme bénigne,
n'omet d'en commencer la description par les symptômes
généraux, pour aussitôt s'attacher à la fausse membrane
d'une façon inconsciemment contradictoire, en décrire
minutieusement les formes, Je siège, en déduire des con­
séquences pronostiques, etc..
Enfin, la même diphtérie qui nuage comme à plaisir
le point de départ de l'infection organique, a dévoilé
elle-même l'inanité du rôle de la fausse membrane en
deux formes récemment étudiées: la diphtérie prolongée
avec reproduction et desquammation pseudo-membra­
neuse, pendant des semaines et des mois même, et les
interversions bizarres des localisations diphtériques.
C'est ainsi qu on a observé des diphtéries commençant
par la paralysie, et finissant par la fausse membrane, des
diphtériques ayant la néphrite, l'albuminurie, avant la