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LA DIPHTÉRIE 69
diphtérie est rare au cours de la première année. Les
influences dépressives qui désarment l'économie, la
misère physiologique, l'état puerpéral, l'hygiène, l'habi­
tation surtout, ajoutent vraisemblablement à la prédis­
position. L'importance si grande qu'on attribuait autre­
fois à la température, alors qu'on faisait dériver la
diphtérie de l'angine pseudo-membraneuse, est démon­
trée nulle aujourd'hui. Tout au plus peut-on admettre
que les lésions inflammatoires de la muqueuse pulmo­
naire, altèrent l'épilhélium, le rendent plus accessible au
microbe. Nous avons déjà signalé, soit en temps d'épidé­
mie, soit au voisinage immédiat d'un malade qui cons­
titue un foyer contagieux, le danger des solutions de
continuité de l'enveloppe protectrice : érosions, petites
plaies, vésicatoires, dermatites.
Mais, enfin, la contagion est faite. L'intoxication sera
forte, moyenne, légère, pour la diphtérie, comme pour
la variole et tant d'autres, suivant la dose toxique. La
forte est un véritable effondrement de l'organisme, la
légère une ébauche; la symptomatologie de la diphtérie
ne peut être qu une synthèse. C'est pour n'y avoir pas
pense qu'on s est si souvent et si longtemps trompé sur
sa nature et sur son traitement. Toxique primitivement,
comme nous l'avons établi, elle évoluera dansle temps et
les conditions que lui permettront la quantité virulente
ou la résistance de l'organisme, peu importe.
Deux choses coupent court à celle évolution dans une
pluralité de cas: c'est l'exagération toxique allant jus-
qu'àla mort, et un accident fréquent de sa localisation