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150 LA DIPHTÉRIE
primitive, s'altérera plus ou moins au point de devenir
quelquefois gangreneux. Mais ce produit exsudatif est
superficiel, sous-épilhélial. Le croup inflammatoire des
Allemands est notre croup diphtérique d'emblée. Les cas
où les muqueuses, sous l'influence inflammatoire seule,
non spécifique, produisent des fausses membranes ont
été étudiés et précisés pour les bronches par Grancher
et Lucas-Charhpionnière. Cette fausse membrane, née
d'une bronchite chronique, diffère de celle de la diphté­
rie, du croup, par l'étiologie, les symptômes, le proces­
sus, la lésion, sa structure même qui en fait un produit
hémorrhagique. Elle reste limitée aux bronches. Tant
qu'aux produits pseudo-membraneux de la bouche, du
arynx, à la suite de la fièvre typhoïde, de la variole ,ils
n'ont en eux-mêmes et dans leur symptomatologie aucun
point de rapport avec les fausses membranes du croup;
nous l'avons montré plus haut.
Comme pour la diphtérie, M. Cadet de Gassicourt a
établi pour le croup la forme prolongée, répondant à
une lenteur d'évolution de la diphtérie du larynx qui
permet la reproduction des fausses membranes pendant
un temps considérable. Des trachéotomies se sont impo­
sées au bout de dix-huit, vingt-trois, quarante-trois
jours d'accidents laryngiens ; des fausses membranes
ont été expulsées par la canule quarante et un, soixante-
cinq, soixante-dix-huit, quatre-vingt-deux, cent cin­
quante et un jours après l'opération.